Remise du prix Michener et des bourses Michener-Deacon

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Rideau Hall, le mercredi 14 juin 2017

 

Je souligne que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel de la nation algonquine.

Vivons-nous dans un pays équitable?

Éthique?

Juste?

Qui pratique une bonne gouvernance?

Qui protège ses citoyens les plus vulnérables ou, au contraire, qui les abandonne?

Les questions simples sont souvent les plus difficiles, n’est-ce pas? En particulier si les réponses ne sont pas toujours celles que nous aimerions entendre.

Heureusement, il y a des gens qui se chargent de poser ce genre de questions difficiles. Ce sont les journalistes. Et les personnes assises dans les premières rangées de cette salle de bal n’hésitent justement pas à poser ces questions difficiles qui concernent l’équité, l’éthique, la justice, la gouvernance et de nombreux autres sujets.

Vous êtes les finalistes pour l’obtention du Prix Michener et vous méritez tous cet honneur prestigieux.

Nous vous sommes très reconnaissants de votre dévouement, de votre esprit d’équipe, de votre talent et de votre énergie.

Les articles et les séries que vous avez produits sont de beaux exemples du journalisme d’intérêt public. Ils ont transformé en mieux nos communautés et notre pays. Ils ont fait avancer notre société.

Sans risque d’exagérer, je pense que vous conviendrez tous que les journalistes vivent une période plutôt intéressante.

Et cette période que nous vivons actuellement est si importante.

Le Canada et le monde dans lequel nous vivons changent rapidement et en profondeur. Et l’une des questions clés de notre époque est la suivante : comment pouvons-nous gérer ce changement tout en demeurant fidèles aux valeurs démocratiques que nous chérissons?

Nous pouvons y arriver par exemple par la quête incessante des faits, peu importe où ils nous mènent. Non pas des faits futiles, mais des faits qui importent.

Les organismes médiatiques comme les vôtres sont les chefs de file dans la quête des faits qui importent.

C’est important, parce que comme le veut le dicton, la réalité finit toujours par nous rattraper. Et les faits réels peuvent inspirer des changements réels.

Votre travail est aussi important parce que la quête des faits renforce la confiance à long terme. Et la confiance est le fondement de la démocratie.

Ainsi, pour citer George Elliot Clarke, notre poète officiel du parlement : 

« Ne tourmentez pas les gens en vociférant vos opinions. / Ne diabolisez pas les opposants. / N’induisez pas les autres en erreur ou ne semez pas la confusion. / Produisez des faits. »

Les faits renforcent la confiance, mais la confiance ne s’acquiert qu’au fil du temps. Pour citer Mark Carney, la confiance arrive à pied et repart en Ferrari. Vous accomplissez le travail laborieux mais essentiel qui consiste à renforcer et à maintenir les liens de confiance.

Comme tant de choses dans notre monde d’aujourd’hui, la confiance est malmenée par les vents du changement : les changements technologiques, démographiques, environnementaux, économiques et culturels. Le Canada n’est pas immunisé.

Cela rend d’autant plus essentiel votre dévouement pour le journalisme d’intérêt public. Il est notre bouée et notre boussole en période de changement. Il nous rappelle nos valeurs, ce qui compte vraiment. Il rétablit la confiance.

Et, avant tout, votre travail a une influence sur la vie quotidienne des simples citoyens, qui doivent toujours se trouver au centre de ce que nous faisons.

Ce prix vise à souligner vos réalisations. Les bourses Michener-Deacon visent à encourager le travail d’enquête et l’éducation. Si j’ai un conseil à donner aujourd’hui, ce serait le suivant :

N’arrêtez surtout pas. Poursuivez et poussez encore plus loin votre quête des faits qui importent. Le journalisme est une institution démocratique essentielle qui n’est pas moins importante que notre parlement, nos tribunaux et nos écoles.

Tout au long de ma vie, j’ai fait des entrevues avec des journalistes. Et je tiens à vous dire que j’ai confiance en vous et que je crois en votre dévouement pour le bien public.

Mais ce n’est pas une confiance aveugle. Elle est le fruit de l’expérience et elle est fondée sur des faits.  

Je vous remercie tous et toutes de votre travail. Mes félicitations à chacun d’entre vous.