Allocution virtuelle à l’occasion de la Conférence régionale des enseignants de Qikiqtani

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Ottawa (Ontario), le jeudi 12 février 2015

 

Je suis ravi de vous saluer par la voie « virtuelle » à partir d’Ottawa, à l’occasion de la Conférence régionale des enseignants de Qikiqtani.

Lorsqu’on m’a invité à prononcer quelques mots d’encouragement dans le cadre de cette rencontre, j’ai accepté de le faire avec grand plaisir — et pour une simple et bonne raison : parce que je crois sincèrement à la grande valeur de votre travail d’enseignement au quotidien.

Comme je le dis souvent : nous devons chérir nos enseignants. Derrière chacune de nos réussites personnelles ou collectives, il y a généralement un enseignant, un mentor ou un aîné qui nous ont guidés, inspirés ou informés d’une manière significative.

Cela est certainement vrai dans mon cas, et c’est, en fait, la raison pour laquelle j’ai consacré presque toute ma vie à l’apprentissage comme enseignant, professeur et administrateur d’université. Et mon apprentissage se poursuit toujours à titre de gouverneur général!

J’aimerais ajouter que j’appuie pleinement le travail que vous accomplissez en tant qu’enseignants dans le Nord, une région qui offre des possibilités et des défis uniques, tant aux professeurs qu’aux élèves.

En effet, le Nord en soi peut être vu comme une immense salle de classe où les occasions d’apprentissage sont infinies — et il est très bien qu’il en soit ainsi!

J’ai pu observer une nouvelle fois cette réalité le mois dernier au cours d’une visite à Alert, au Nunavut, où j’ai eu l’occasion d’en apprendre davantage sur les efforts déployés par les chercheurs et les scientifiques canadiens en vue de mieux comprendre le climat et la géographique uniques du Nord.

En tant qu’enseignants aux niveaux primaire et secondaire au Nunavut, vous contribuez vous aussi à favoriser la compréhension, tout comme l’évolution de la connaissance, dans le Nord auprès de vos élèves.

Il est très important de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les élèves à réussir.

Je sais que nous sommes confrontés à des défis majeurs en ce qui concerne l’éducation dans le Nord. Les taux de fréquentation et d’obtention de diplômes y sont considérablement inférieurs que dans le reste du pays. Trop d’élèves abandonnent leurs études secondaires ou entrevoient l’avenir sans espoir.

Nous devons travailler ensemble pour trouver des solutions. Nous devons faire preuve d’innovation et de compassion. Nous devons communiquer notre passion pour l’apprentissage et la découverte. Nous devons être des dirigeants et des éducateurs avertis et bienveillants.

Vos efforts sont d’une importance si fondamentale — au profit de vos élèves bien sûr, mais aussi au profit de leurs familles, de leurs communautés et de leur culture, et de la nation canadienne tout entière.

Je crois sincèrement que le succès du Canada dans son ensemble est étroitement lié à celui du Nord, et que l’éducation est un élément crucial dans les deux cas.

Il n’est donc pas exagéré d’affirmer que votre succès en tant qu’enseignants — au sein de collectivités comme Iqaluit, Cape Dorset, Hall Beach, Igloolik, Pond Inlet, Arctic Bay, Resolute et Clyde River, pour n’en nommer que quelques-unes — est lui aussi directement lié au succès de l’ensemble du Canada.

Le Canada ne peut véritablement connaître tout le succès auquel il aspire que si vous et vos élèves réussissez à réaliser votre plein potentiel.

Les collectivités du Nord sont séparées par de si vastes étendues, et c’est pourquoi il est si important que vous preniez le temps de vous réunir annuellement pour échanger vos idées et vos pratiques exemplaires.

Les technologies collaboratives peuvent contribuer à faciliter l’apprentissage et je suis heureux de constater les progrès qui se font actuellement au chapitre des communications numériques dans le Nord.

De telles technologies ouvrent une fenêtre sur le monde, et elles peuvent en retour offrir au monde une fenêtre sur le Nord canadien, ce qui crée de nouvelles possibilités d’apprentissage, à la fois pour les élèves et les enseignants.

L’une des façons d’y arriver consiste à dialoguer, et je me réjouis de l’augmentation des échanges entre les Canadiens du Nord et du Sud.

Permettez-moi de terminer en vous racontant une anecdote à propos d’un jeune garçon inuit que j’ai rencontré il y a quelques années, lors d’une visite à Resolute. Sa curiosité m’a rappelé ce désir humain inné que nous avons de poser des questions et d’apprendre.

Pendant mon séjour à Resolute, j’ai donné le départ de la Course Terry Fox. Je venais de tirer le coup de pistolet et je m’apprêtais à commencer la course lorsqu’un jeune garçon s’est approché de moi et m’a demandé : « Vous êtes qui, au juste? »

Je lui ai dit que j’étais le gouverneur général.

Puis il m’a demandé : « Vous vous appelez comment, au juste? »

Je lui ai répondu que je m’appelais David.

Il a poursuivi : « Vous avez quel âge, au juste? »

J’ai souri et je lui ai dit que j’avais 70 ans.

Il a ensuite déclaré : « Eh bien, je ne pensais pas qu’il y avait des gens aussi vieux! »

Je vous raconte cette anecdote parce que ce jeune garçon curieux et énergétique, doté d’un bon sens de l’humour, a un immense potentiel. Peut-être est-il dans l’une de vos classes! Je suis certain que vous avez de nombreux élèves qui, comme lui, recèlent de curiosité et de potentiel!

En tant que gouverneur général, j’ai souvent mis les Canadiens au défi de trouver des moyens d’édifier un pays toujours plus averti et plus bienveillant à l’approche de 2017, qui marquera le 150e anniversaire du Canada.

J’aimerais donc vous mettre au défi, vous, les enseignants du Nord, de réfléchir au présent que vous offrirez au Canada et à la façon dont vous pouvez utiliser l’apprentissage pour aider vos élèves à réussir et à contribuer à leurs communautés et au Canada.

Je vous remercie de toutes vos réalisations en tant qu’enseignants et je vous souhaite tout le succès possible dans votre précieux travail.