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Ottawa, le mardi 13 mai 2014
Je suis enchanté d’être ici avec vous. J’ai eu la chance de discuter avec plusieurs organisateurs de collectes de fonds au pays depuis le début de mon mandat.
Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de deux de mes passions, à savoir le don et l’éducation.
Comme nous le savons, l’apprentissage est un engagement à vie, un engagement d’autant plus important à la lumière de ce que vous faites pour améliorer vos communautés.
D’abord, je vous rassure en vous disant que j’ai déjà été à votre place. En tant que président de l’Université de Waterloo et, auparavant, comme principal de McGill, je passais mon temps à amasser de l’argent pour le compte de ces établissements.
Lorsque j’habitais à Montréal, j’ai aussi été coprésident de la campagne de financement annuelle de United Way/Centraide.
Je suis également maréchal de ma promotion à Harvard depuis plus de 50 ans. À ce titre, j’ai la tâche de poursuivre mes camarades de classe dans tous les coins de la planète!
Voilà, entre autres, comment j’ai acquis mon expérience de la collecte de fonds. Je comprends les difficultés que supposent la cueillette de fonds et l’atteinte d’objectifs. Les décisions à prendre et les questions à poser dans la planification et la mise en place d’une campagne sont nombreuses : combien d’argent dois-je dépenser pour amasser de l’argent? De quels outils ai-je besoin? Qui peut m’aider à atteindre mon objectif? Que puis-je faire pour aider? Quelles compétences particulières ai-je à offrir? Qu’est-ce que je peux faire de plus?
J’ai posé toutes ces questions et tenté d’y répondre à un moment ou à un autre. C’est ainsi que j’ai été témoin de la générosité en constante évolution des Canadiens. Cela est d’autant plus évident pour moi depuis que je suis gouverneur général.
Le mois dernier, par exemple, j’ai eu le privilège d’assister aux festivités entourant la journée We Day à Ottawa. Pour ceux qui ne le savent pas, cette initiative a été lancée par Marc et Craig Kielburger pour récompenser et encourager les jeunes qui viennent en aide à leurs communautés et au reste du monde.
Durant l’évènement, j’ai eu la chance de parler à des jeunes Canadiens qui font une différence. C’était important pour moi de leur dire que, bien qu’on les appelle souvent la prochaine génération de dirigeants, ils sont en fait les dirigeants d’aujourd’hui.
De plus en plus, je vois des jeunes qui prennent les choses en main comme jamais auparavant.
Permettez-moi de vous donner un exemple. Lorsqu’elle avait cinq ans, Hannah Taylor a vu un homme se nourrir dans une poubelle par une froide journée d’hiver, dans sa communauté de Winnipeg. Cette scène l’a remplie de tristesse, mais l’a aussi amenée à réfléchir. Elle s’est demandé comment cet homme en était arrivé là, et elle s’est dit que si tous les gens partageaient ce qu’ils avaient — l’itinérance — et le désespoir dont elle avait été témoin — seraient choses du passé.
C’est dans cet esprit qu’à l’âge de huit ans, en 2004, elle a créé la fondation Ladybug avec l’aide de ses parents et de sa communauté. La fondation, qui vient en aide aux sans-abris, a depuis connu une croissance exponentielle et contribué à amasser plus de deux millions de dollars pour des projets partout au pays, dont des refuges et des banques alimentaires.
Faites le calcul : elle a maintenant 17ans et a déjà amassé plus de deux millions de dollars. C’est très impressionnant!
Quel est le lien avec les défis auxquels font face les organisateurs de collectes de fonds? La réponse est la suivante : il faut engager tous les Canadiens et les Canadiennes, peu importe leur âge, car chacun a quelque chose de précieux à offrir.
Il s’agit de l’une des vérités que j’ai découvertes durant mes déplacements d’un océan à l’autre. J’ai eu beaucoup d’occasions d’observer le travail remarquable accompli par les bénévoles et philanthropes, ces gens mêmes qui consacrent du temps, donnent de l’argent ou mettent leurs talents à profit pour améliorer la vie des autres.
J’ai aussi constaté combien il reste encore à faire. J’ai vu que pour atteindre un but, il faut des efforts concertés de la part de multiples organisations et personnes, de celles qui donnent un peu et celles qui donnent beaucoup.
Ce qui nous amène ici, à ce rassemblement. Vous êtes ici parce que vous souhaitez apprendre, parce que vous comprenez que nous sommes plus forts lorsque nous diffusons notre savoir et mettons nos ressources en commun.
Nous devons nous montrer plus avertis dans notre manière d’aider.
Cela dit, j’aimerais vous parler de ma récente visite aux États-Unis. Durant mon voyage, j’ai eu le bonheur de rencontrer des hauts représentants de la Fondation Bill et Melinda Gates. Nous avons pu discuter des stratégies et approches de la philanthropie liées à la santé mondiale et à l’éducation postsecondaire aux États-Unis.
Peu d’entre nous — voire aucun — n’a accès aux mêmes types de ressources que Bill Gates. Peu de gens ont cette chance. Mais la Fondation Gates est elle aussi confrontée aux défis qui attendent l’ensemble des organismes de bienfaisance et sans but lucratif.
La Fondation Gates s’est donné le défi remarquable d’améliorer la qualité de vie des gens qui en ont le plus besoin — peu importe où ils vivent. Ce mandat exceptionnellement large exige une innovation de tous les instants, ainsi que des partenariats uniques entre les disciplines et au-delà des frontières.
Elle s’est entre autres affiliée à Grands Défis Canada, qui appuie les innovateurs dans la conception d’approches et d’instruments visant à accélérer le progrès dans le domaine de la santé mondiale.
Pour la Fondation Gates et pour le reste d’entre nous, le succès passe notamment par l’éducation. Nous devons non seulement apprendre à utiliser les nouvelles technologies et à maximiser l’efficacité, mais nous aussi devons raconter nos histoires, les bonnes et les moins bonnes. Nos échecs nous renseigneront autant que nos réussites.
En fait, les anecdotes que nous rapportons sont des sources d’inspiration. À la fin de l’année dernière, j’ai contribué au lancement d’une nouvelle campagne qui nous incite à raconter nos moments de générosité à la population canadienne. La campagne Mes beaux moments part du principe que tout le monde a quelque chose à offrir et qu’en narrant nos histoires, nous inspirons les autres.
Des milliers de Canadiens ont raconté leur histoire et apporté une contribution en temps, en argent ou grâce à leurs talents, à petite ou grande échelle. Et c’est ce qui compte.
Au cours de cette journée de partage et d’apprentissage, n’oubliez pas l’importance de votre rôle dans notre société. Vous savez qu’il importe de donner, car c’est ainsi que l’on change le monde. En amassant des fonds pour diverses causes, vous faites naître l’espoir chez ceux qui profitent de cette générosité.
Comment pouvons-nous être plus efficaces? Voilà ce que vous êtes venus découvrir.
Nous devons transformer notre perception du don au Canada, redéfinir le don dans le contexte moderne et créer un cercle vertueux au sein duquel nous pourrons tous participer et connaître nos propres beaux moments.
Je vous souhaite une conférence inspirante.
Merci.
