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Visite à l’Île Fogo et à la Shorefast Foundation
Île Fogo, le samedi 25 juin 2011
Merci de cette aimable présentation.
Mon épouse, Sharon, et moi sommes ravis d’être parmi vous aujourd’hui. Dès notre arrivée, nous avons été saisis par la beauté de cette région du Canada. Nous avons hâte de voir l’île Fogo de plus près et d’en savoir davantage sur les efforts que vous faites afin de revitaliser vos collectivités.
Autant que je me souvienne, j’ai toujours adoré apprendre comment les gens parviennent à surmonter des défis hors de l’ordinaire. Comment ils affrontent les difficultés pour enfin réussir. Comment ils persévèrent pour continuer d’avancer quand bien d’autres abandonnent tout simplement.
Leurs histoires … leurs luttes … et leurs succès sont autant de sources d’inspiration.
Il en va ainsi pour vous et pour vos concitoyens de l’île Fogo. Plus je vois ce que vous avez fait, plus je me sens encouragé, enthousiaste, et désireux d’en parler à tous les Canadiens, afin qu’ils sachent ce que l’on peut accomplir quand on travaille ensemble pour que la vie soit meilleure non seulement pour soi-même, mais aussi pour ses enfants, sa collectivité et son pays.
En tant que gouverneur général, je me suis engagé à faire tout en mon pouvoir pour que le Canada soit une nation plus avertie et plus bienveillante. Une nation qui aide les familles et les enfants à réussir. Une nation qui renforce les occasions d’apprentissage et qui favorise l’innovation. Une nation qui valorise l’engagement communautaire, le bénévolat et la philanthropie. Une nation qui ose rêver d’un avenir meilleur pour tous les Canadiens d’aujourd’hui et pour ceux de la génération de demain.
Tous ces thèmes sont présents dans vos efforts. Permettez-moi, quelques instants, de vous montrer ce que je veux dire.
Je suis le fier père de cinq enfants, et le grand-père plus fier encore de huit petits-enfants. Je sais quelles sont les pressions que les parents doivent affronter alors qu’ils s’efforcent de faire pour le mieux pour leurs enfants. Quelles sont les tensions qu’ils ont à subir pour créer un meilleur avenir.
Selon un vieux dicton, « il faut un village pour élever un enfant ». Il faut une communauté qui offre aux enfants ce dont ils ont besoin pour véritablement s’épanouir. Il faut un groupe de gens comme vous, qui vous mobilisez auprès de vos enfants pour leur donner la chance de réussir.
Une communauté doit croire en ses enfants. Elle doit apporter sa contribution à ce qu’ils deviendront demain.
Si je vous dis cela, c’est pour souligner les possibilités que votre travail procure à tous les enfants de l’île. C’est pour vous encourager à continuer d’alimenter leur vie. Et c’est pour vous assurer que vos efforts ne seront pas vains.
Winston Churchill a dit : « Le pessimiste voit une difficulté dans chaque possibilité; l’optimiste voit une possibilité dans chaque difficulté. »
Les efforts que vous consacrez à la revitalisation de votre collectivité sont un témoignage clair de votre optimisme et de votre esprit d’entreprise. En effet, il est manifeste qu’en dépit d’un manque de ressources financières au fil des ans, vous avez su y suppléer par la créativité, l’ingéniosité et l’innovation. De toute évidence, vous avez regardé au-delà des difficultés pour tirer parti de toutes les possibilités que vous aviez devant vous.
Qu’il suffise de songer à tout le potentiel créatif et économique qu’engendrent la Fondation Shorefast et la Fogo Island Arts Corporation sur le plan du géotourisme et de l’art contemporain.
Ou encore au Centre d’information maritime, qui attire les touristes dans l’île pour leur montrer comment les gens y ont bâti leur vie grâce à la mer.
Ou enfin à la Coopérative de l’île Fogo, qui apporte une certaine stabilité et une certaine sécurité à la population de l’île, en assurant avec succès des opérations de transformation du poisson qui englobent désormais aussi la crevette et le crabe.
Ces organismes communautaires me font penser à la façon dont un phare attire et protège les navires dans la nuit et dans la tempête. Par leur action, leur « phare », pour ainsi dire, ils invitent les gens de tout le Canada et du monde entier à faire eux-mêmes l’expérience du patrimoine, de la beauté et de la créativité que l’on trouve dans l’île Fogo. En même temps, ils veillent à la protection et à la promotion de la croissance socio-économique que l’île a déjà commencé à vivre.
Tantôt, je mentionnais le mot « communauté ». C’est de cela que je voudrais maintenant vous parler – de la façon dont vous êtes au service de votre communauté et dont vous la rassemblez afin de garantir le mieux-être de l’île pour les années à venir.
Avant notre arrivée à Rideau Hall, Sharon et moi habitions dans le comté de Waterloo, au cœur du sud-ouest de l’Ontario. Nous vivions sur une belle ferme, où nous gardons des chevaux en pension.
L’une des choses qui distinguent le comté de Waterloo, ce sont ses communauté mennonites. Ces gens-là sont faciles à reconnaître, avec leurs chevaux et leurs calèches. Et on les respecte hautement pour leurs croyances, pour leur mode de vie traditionnel et pour les liens étroits qui les unissent.
J’aime bien raconter l’histoire d’Edgar, l’un de nos voisins mennonites, et de la construction de grange. Elle démontre bien comment les liens qui unissent une communauté peuvent être pour elle une source de soutien dans l’adversité.
Un jour, Edgar était chez nous. Pendant que Sharon examinait le budget de la ferme, elle lui a posé cette question : « Combien m’en coûterait-il de remplacer la grange? » Edgar lui a répondu : « Pourquoi voulez-vous savoir ça? » Alors, Sharon lui a expliqué qu’elle tentait de réduire les frais d’exploitation de la ferme et qu’elle vérifiait la couverture d’assurance. Pour cela, il lui fallait indiquer le coût de la grange au cas où elle serait détruite par le feu. Edgard lui a dit que ce n’était pas nécessaire qu’elle indique un coût de remplacement, parce que dans un tel cas, les voisins et les membres de la communauté donneraient bénévolement leur temps ainsi que des matériaux de récupération et se rassembleraient pour reconstruire gratuitement la grange. Puis après quelques secondes d’hésitation, il a ajouté : « Il vous suffit d’inscrire un montant de 2 000 $ pour l’achat de nouveaux bardeaux. »
Je suis sûr que pour plusieurs d’entre vous, l’histoire d’Edgar a quelque chose de familier. Tout comme les collectivités mennonites du comté de Waterloo, celle de l’île Fogo s’est épanouie grâce à ses traditions. Grâce à sa culture. Grâce à son patrimoine. Grâce à son environnement. Et grâce à ses gens, qui peuvent compter les uns sur les autres en cas de besoin.
En terminant, je vous rends hommage pour tout ce que vous faites afin que l’île Fogo devienne une collectivité toujours plus vigoureuse et durable. Et je vous félicite de faire en sorte que le Canada soit une société plus éclairée et plus bienveillante.
Vous êtes la preuve qu’une petite communauté peut être prospère quand les gens qui la composent travaillent ensemble. Quand ils se donnent des objectifs ambitieux et des rêves grandioses. Quand ils retroussent leurs manches et s’attaquent aux vieux problèmes au moyen de solutions nouvelles.
Pour m’inspirer de l’illustre auteur britannique, George Bernard Shaw, « Certains regardent les choses comme elles sont et demandent pourquoi. Nous rêvons aux choses comme elles devraient être, et demandons pourquoi pas? »
Merci de nous avoir accueillis, Sharon et moi, ici aujourd’hui, et merci de nous inspirer par vos histoires et par votre exemple. Ce sera pour nous un plaisir de passer cette journée en votre compagnie, et de rencontrer et d’écouter chacun de vous.
