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Victoria, le mercredi 8 mars 2006
Je vous remercie de m’accueillir à l’hôtel de ville, lieu de rassemblement, de parole et d’échange pour les citoyennes et citoyens de Victoria. Je n’aurais pu choisir meilleur moment ni meilleur endroit pour entreprendre mon premier voyage officiel en Colombie-Britannique. Ici, le printemps est bel et bien installé : les arbres sont en fleurs et embaument l’air de leur parfum. On comprend pourquoi Victoria a la réputation d’être la « Garden City » du Canada.
Même si mon séjour à Victoria a été court, je commence à mieux vous connaître. Votre ville grandit, mais vous avez su conserver son aspect unique. Vos espaces publics, vos rues et vos quartiers ont un caractère humain.
Cette dimension humaine me rejoint à titre de gouverneure générale. Je suis ici avant tout pour rencontrer les citoyennes et les citoyens et pour établir avec elles, avec eux, un dialogue constructif et inclusif.
Je veux aller vers vous, dans vos villes, vos villages, vos centres communautaires, vos organismes, vos institutions, vos familles. Dès mon installation, je me suis fixé pour objectif de visiter toutes les provinces et tous les territoires au cours de ma première année de mandat. Ce voyage s’inscrit dans cette volonté d’aller à la rencontre de mes compatriotes en vue d’instaurer un pacte de solidarité entre tous les citoyens qui forment le Canada d’aujourd’hui.
« Briser les solitudes », telle est la devise que j’ai choisie. Elle est à l’image du Canada que je souhaite pour les générations à venir. Par solitudes, j’entends celles auxquelles se trouvent confinés certaines personnes, certains segments de la population, en raison de leur âge, race, origine, langue, croyance, sexe ou capacité.
Je crois que l’étroitesse du « chacun pour soi », qui exclut tant de gens et les accule au désespoir, n’a pas sa place dans un pays où prévalent par-dessus tout les valeurs de respect, de partage et de tolérance. À titre de gouverneure générale du Canada, je saisirai toutes les occasions de donner la parole à celles et à ceux qui ne l’ont pas, notamment les jeunes, les exclus, les marginaux, les sans-voix.
Au cours de ce voyage, je vais tendre l’oreille. Par exemple, je profiterai de la Journée internationale de la femme pour célébrer avec les femmes de la province le chemin parcouru et voir avec elles quelles sont les avenues à emprunter pour atteindre la pleine égalité. J’irai entendre de jeunes immigrantes et immigrants me parler de leur parcours, de leurs soucis, et de leur rêve d’avenir.
J’aurai aussi l’occasion de partager avec eux un peu de ma propre expérience et rencontrerai des intervenants du centre MOSAIC qui, depuis trente ans, travaillent à faciliter leur intégration. Je m’entretiendrai avec de jeunes autochtones qui veulent lancer leur entreprise et améliorer ainsi les conditions économiques et sociales de leur peuple. Ces jeunes sont des agents de changement dans leur communauté.
Partout sur ce vaste territoire, des femmes, des hommes, des jeunes et des moins jeunes, ont l’audace de rêver grand et la détermination d’agir pour le bien collectif. Contre la violence, contre l’indifférence, contre l’exclusion. Pour le respect de l’autre, pour le dialogue, pour l’égalité des chances. La somme de leurs gestes contribue à la force de l’ensemble.
Nous avons parmi nous aujourd’hui deux de ces personnes exceptionnelles, qui œuvrent dans l’ombre à rendre notre société meilleure, plus juste et plus humaine. Ce que vous faites n’a pas de prix, et vous rendre hommage aujourd’hui est pour moi un honneur et un privilège.
À Shelagh Wynn Gourlay, de Cedar, une bâtisseuse qui a permis à plusieurs organisations de voir le jour et de s’établir dans la communauté pour y offrir des services de première ligne, je dis merci.
À Garth Harvey, de Mill Bay, un autre bâtisseur qui apporte un appui aux groupes et aux familles par le truchement d’un organisme d’aide à la communauté, je dis merci.
Vous êtes cette lueur d’espoir qui empêche tant de gens de sombrer dans la solitude et le désarroi. Chacune et chacun à votre manière, vous avez touché des vies. Sans rien attendre en retour, vous avez donné aux autres une part de vous-mêmes et vous vous êtes enrichis d’une expérience nouvelle. Vous êtes des modèles de partage et d’ouverture, et incitez vos semblables et la génération qui vous suit à marcher dans vos traces.
Au nom de la population canadienne, je vous remercie du fond du cœur de vous soucier de vos concitoyens et de contribuer à notre mieux-être collectif.
J’ai commencé à faire votre connaissance, vous les citoyennes et les citoyens de cette ville, de cette région, de cette province, et je suis impatiente de poursuivre le dialogue que j'estime être le principe fondateur de ce pays.
Merci.
