Son Excellence la très honorable Michaëlle Jean - Discours à l’occasion d’une réception offerte par le premier ministre de l’Ontario

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Toronto, le lundi 20 février 2006

J'aimerais également souligner la présence ici, ce soir, de celle qui m'a précédée, la très honorable Adrienne Clarkson, et de son mari, John Ralston Saul.

Merci, M. Thorsell, pour cette merveilleuse visite.

Vous et vos collègues du Musée royal de l’Ontario méritez des félicitations pour la réalisation d’envergure que représentent ces nouvelles galeries absolument impressionnantes.

Il me paraît évident que le Musée royal de l’Ontario s’engage, avec l’installation de ces superbes expositions, à demeurer non seulement l’un des principaux sites culturels du Canada, mais également une des plus importantes institutions du pays dans le domaine de la recherche sur le terrain.

J'aimerais également remercier le premier ministre McGuinty et son épouse pour leur généreuse hospitalité, ce soir, et pour l'affabilité du premier ministre tout au long de la journée.

Monsieur le premier ministre, sachez que j’admire beaucoup votre engagement à l’égard du service public et votre dévouement envers cette province et envers ses habitants.

Je sais, M. McGuinty, que vous êtes un ardent défenseur des Franco-Ontariens. Votre mère est Franco-Ontarienne. Que cet attachement aux francophones de l’Ontario s’est aussi en partie forgé dans le quartier où vous habitiez à Ottawa, c’est-à-dire Alta Vista et Canterbury, où réside une communauté de langue française bien vivante.

Faut-il rappeler que la communauté de langue française en Ontario est la plus importante en dehors du Québec? On retrouve ses membres surtout dans l’Est et dans le Nord de l’Ontario, à Windsor et ailleurs, et ils forment des communautés qui ont aidé à jeter les fondements de cette province si dynamique.

Monsieur le premier ministre, j’ai apprécié énormément la conversation que nous avons eue ce matin, et j’espère que nous aurons ensemble l’occasion de nous pencher sur des questions qui nous tiennent tous deux à cœur.

Mesdames et Messieurs, je dois vous dire que cette journée a été pour moi fascinante et bien remplie. J’ai été ravie de rencontrer en début de journée, à Queen’s Park, des députés provinciaux, des hauts fonctionnaires, des juges ainsi que plusieurs Ontariennes et Ontariens.

À mon sens, le meilleur moyen de connaître un lieu est de parler aux citoyennes et aux citoyens qui y vivent. Les conversations que j’ai eues m’ont appris qu’il y a dans cette province une incroyable diversité, une diversité non seulement du point de vue ethnoculturel, mais également  géographique, sans oublier les multiples particularités régionales.

Cet « Ontario » monolithique que les médias s’acharnent à qualifier ainsi n’existe donc pas, puisque, en réalité, cette province regorge d’aspects différents.

Cela dit, je ressens à travers mes discussions aujourd’hui la fierté des citoyennes et des citoyens d’appartenir à cette grande province, une fierté qui se veut discrète mais néanmoins très vive.

Plus tard dans la journée, j'ai eu l'honneur de participer à une table ronde avec des intervenants sociaux qui oeuvrent pour aider les femmes aux prises avec la violence familiale, ce fléau de la société. Ce sont des gens qui parviennent à faire beaucoup avec si peu de moyens, aidant les femmes et les enfants aux prises avec des situations de vie déplorables. Ces gens, ce sont les héros méconnus de notre société. Je les félicite du fond du cœur pour le travail inestimable qu’ils accomplissent.

J'ai eu le grand bonheur aussi de visiter le centre Evergreen qui accueille des jeunes de la rue. J'ai été très impressionnée par les discussions que j'ai eues avec les jeunes que j'y ai rencontrés et qui m'ont fait part de leurs inquiétudes et de leurs aspirations.

Il me tarde d’avoir, dans les jours et les semaines à venir, aussi bien à Toronto que d’un bout à l’autre du pays, beaucoup d’autres rencontres de ce genre avec des Canadiennes et des Canadiens de tout âge et tous les milieux : hommes, femmes, enfants et jeunes gens.

Nous avons tant à apprendre les uns des autres, et c'est pourquoi il me tarde d'entendre les expériences de mes concitoyennes et de mes concitoyennes

.À titre de gouverneure générale, je me suis engagée à aller au devant des Canadiens et à favoriser un dialogue avec eux et entre eux, pour qu’ils aient une voix, pour qu’on entende leurs préoccupations aussi bien que leurs idées sur notre avenir collectif.

J’ai la ferme intention d’aider à briser ces solitudes qui nous divisent encore, afin que nous puissions forger de nouveaux liens d’amitié et de coopération.

J’aimerais vous remercier toutes et tous pour la gentillesse que vous avez manifestée à mon endroit et j’aimerais lever mon verre à ce qui, je l’espère, sera une collaboration productive au cours des années à venir.