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Gatineau, le mercredi 5 avril 2006
Quelle joie que de me retrouver parmi tant de jeunes qui réussissent à déjouer les pièges de l’orthographe. Bravo à vous toutes et à vous tous qui avez réussi à vous rendre en finale de ce concours.
L’épellation est un sport. Un sport qui fait travailler les muscles du cerveau et de la mémoire. Vous vous préparez à ce concours de la même manière qu’un athlète s’entraîne en vue d’une compétition : avec passion, détermination et discipline.
L’épellation est aussi un jeu qui remonte à l’enfance. Les tout-petits apprennent à parler en jouant avec les mots. Ils peuvent répéter le même mot à plusieurs reprises et éclater de rire à chaque fois du seul fait qu’ils aiment sa sonorité. La curiosité, le plaisir et la volonté de communiquer avec les autres sont pour lui de puissantes motivations.
Ces motivations sont les mêmes que celles qui guident notre apprentissage et notre maîtrise de la langue tout au long de notre vie. À force d’acquérir du vocabulaire et de manier toujours mieux le langage, on s’ouvre au monde et aux gens qui nous entourent. Les mots sont une source inépuisable de découvertes et de plaisir.
Outre le plaisir, les mots procurent un pouvoir. Car savoir s’exprimer, c’est pouvoir s’affirmer. Gilles Vigneault, un grand poète et chanteur québécois, disait que « la violence, c’est un manque de vocabulaire », et j’abonde en ce sens. Combien de gestes irréparables sont commis, faute de mots pour traduire des souffrances, de la détresse, de la solitude, un questionnement?
Je suis si heureuse que des jeunes comme vous s’intéressent à mieux maîtriser le langage. Cette curiosité est déjà un signe d’ouverture. Vous êtes des modèles pour tant d’autres jeunes qui cherchent à aller au bout de leurs rêves et à se tailler une place bien à eux dans la société.
Vous, les jeunes, êtes l’une des mes priorités à titre de gouverneure générale. Je veux aller à votre rencontre dans vos écoles, vos quartiers, vos communautés, vos familles. Et c’est en signe d’appui et parce que j’admire ce que vous faites que j’ai accepté de venir ici aujourd’hui.
Dans votre quête d’excellence, n’oubliez jamais le plaisir, l’amour et le pouvoir des mots dans votre vie. Au-delà de la médaille, du prix ou du ruban, n’oubliez jamais que les langues — celles que l’on parle, que l’on écrit, que l’on chante et avec lesquelles on entre en relation les uns avec les autres — nous permettent de témoigner de notre identité et de notre passage dans le monde. C’est une richesse inestimable.
De plus, vous avez la chance d’habiter un pays où se côtoient deux des langues les plus répandues dans le monde. N’oubliez jamais, plus nous parlons de langues, plus nous élargissons nos horizons. Propagez ce plaisir et ce savoir avec le plus grand nombre.
Je vous remercie de m’avoir accueillie avec autant d’enthousiasme et je vous souhaite une bonne finale!
