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Winnipeg, le mardi 18 octobre, 2005
Mon mari Jean-Daniel Lafond et moi aimerions remercier chaleureusement le premier ministre, M. Gary Doer, son épouse, Mme Ginny Devine, ainsi que les membres du gouvernement du Manitoba d'offrir ce dîner en notre honneur. Je suis touchée par votre accueil et par celui de vos compatriotes. J'ai dit plus tôt aujourd'hui que j'étais enchantée que mon premier voyage officiel, à titre de gouverneure générale du Canada, me conduise ici, au Manitoba. Non seulement parce votre province représente le coeur géographique de notre pays, entre l'est et l'ouest qui ont marqué notre imaginaire collectif, et pas uniquement parce que j'ai déjà eu l'occasion de rencontrer certains de vos citoyennes et de vos citoyens lors de voyages antérieurs.
Il y a tant d'autres raisons que je pourrais invoquer et que vous connaissez mieux que moi. D'abord, Winnipeg contient la population autochtone urbaine la plus importante au pays. Ensuite, on trouve chez vous une communauté francophone dynamique dont la réputation dépasse largement vos frontières. Autant d'exemples qui témoignent de la volonté des gens d'ici de miser sur la richesse de cette rencontre des cultures qui, à mon sens, fait la force du Canada d'aujourd'hui.
Permettez-moi de mentionner également, et c'est tout en votre honneur, que le Manitoba a été la première province à accorder aux femmes, en 1916, le droit de vote, de même que le droit d'occuper une charge publique. Nellie McClung est bien de chez vous, et j'admire ce qu'elle a fait pour les femmes canadiennes et pour lutter contre la pauvreté.
Les prochains jours vont me conduire dans plusieurs milieux où des citoyennes et des citoyens travaillent à améliorer le sort de leurs compatriotes. Je suis une femme d'action et, comme j'aime à le dire, une citoyenne parmi les citoyens. J'ai hâte d'aller à la rencontre de vrais bâtisseurs qui oeuvrent souvent dans l'ombre, ces femmes et ces hommes qui font que ce pays existe. Nous sommes toutes et tous privilégiés d'être citoyennes et citoyens d'un pays aussi riche que le nôtre – riche de sa liberté et des possibilités qu'il offre à chacune et à chacun de nous. Mais, les privilèges dont nous bénéficions ne doivent pas faire oublier les souffrances de tant de personnes autour de nous qui sont acculées à la solitude et au désespoir. Et rien de bon ne peut venir du désespoir.
Je redis devant vous que je veux donner toute sa place à la parole citoyenne pour, qu'ensemble, nous nous donnions les moyens d'apporter au monde un supplément d'âme si essentiel. C'est dans cette perspective que nous allons insuffler à cette institution que j'occupe toute sa pertinence. Je compte sur vous pour m'aider dans cette tâche.
Et maintenant, j'aimerais proposer un toast et lever mon verre à l'amitié et à notre collaboration fructueuse au cours des années à venir.
