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Victoria, le mardi 7 mars 2006
Victoria, que l’on surnomme la ville jardin, est le point de départ de ma première visite officielle dans la province la plus à l’ouest du Canada, et j’en suis ravie. D’ailleurs, j’entends profiter à plein de la douceur de votre climat et saisir toutes les occasions qui me sont offertes dans le cadre de mes fonctions pour rencontrer le plus de gens possible.
Même si vous n’avez jamais vu d’autres tempêtes de neige que celles qui ont frappé diverses régions du pays et dont on a montré des images à la télévision, vous pouvez imaginer à quel point il peut être agréable de quitter temporairement la grisaille hivernale d’Ottawa et de Montréal pour retrouver les couleurs vives des tulipes, des jonquilles et des arbres en fleurs qui décorent vos rues.
Cette vitalité qui caractérise la Colombie-Britannique représente un gage d’espoir et une promesse d’avenir pour le reste du Canada. Aujourd’hui, vos villes cosmopolites, dynamiques et prospères n’ont plus grand-chose à voir avec les villes de la nouvelle frontière qui ont attiré tant de pionniers et de chercheurs d’or dans cette province, il y a plus d’un siècle.
Mais ce mythe du voyage vers l’ouest pour échapper à la tradition, pour partir à l’aventure, pour aller chercher fortune, est encore bien vivant. Aux yeux d’un grand nombre de Canadiennes et de Canadiens qui vivent plus à l’est, la Colombie-Britannique continue d’incarner le lieu de tous les possibles. Il symbolise un nouveau départ, de nouveaux horizons, de nouveaux liens.
Sachez que ma présence ici, sur l’île de Vancouver, revêt pour moi une signification toute spéciale. Ma fille et moi sommes toutes deux nées sur une île. Sans doute ai-je des affinités naturelles avec ce lieu. Je ressens cet espèce de lien inexplicable, quoique bien réel, qui unit tous les insulaires du monde entier.
Les vagues qui déferlent sur ces côtes, les eaux qui baignent ce port, sont celles de l’océan même qui assure la subsistance de l’humanité.
J’ai choisi pour devise « Briser les solitudes », et ce sont les Canadiennes et les Canadiens eux-mêmes qui ont été mes sources d’inspiration. Ensemble, nous avons fait la preuve qu’il est possible pour des gens de diverses origines linguistiques, culturelles, religieuses et ethniques de cohabiter, dans la paix et le respect.
Nous devons miser encore davantage sur cette capacité que nous avons de faire place à la différence et de célébrer l’inclusion. Nous devons briser les solitudes qui subsistent dans notre société et qui, malheureusement, réduisent trop de gens au silence. Nous devons continuer à tendre la main, à rapprocher les bien nantis et les démunis, les citoyens de longue date et les nouveaux arrivants, les vieux et les jeunes, l’ouest et l’est.
À l’origine, quand on parlait des solitudes au Canada, il s’agissait de barrières linguistiques et culturelles. Mais il ne faut pas oublier que la géographie peut également être une frontière qui nous sépare les uns des autres. Par exemple, pour vous qui vivez de ce côté-ci des majestueuses montagnes Rocheuses, il y a sans doute plus de chance que vous vous sentiez isolés du reste du Canada.
Or, la Colombie-Britannique est indissociable du passé, du présent et de l’avenir du Canada, et l’importance de votre rôle et de votre contribution se manifeste à l’échelle de notre pays.
Bien avant d’avoir eu l’occasion de visiter votre province, sa majesté et l’esprit qui l’habite m’avaient déjà séduite, grâce à la vision et à la sensibilité artistique d’Emily Carr et de Bill Reid.
Depuis des siècles, vos paysages luxuriants inspirent les artistes, tandis que vos ressources abondantes ont permis à des générations et des générations de mener une vie prospère et enviable. Aujourd’hui, vous cherchez des façons de concilier les deux d’une manière saine et éclairée. Cette quête d’équilibre vient nous rappeler que cette petite planète que nous partageons est bien fragile et que nous lui devons respect, autant qu’à nous-mêmes.
Durant mon séjour en Colombie-Britannique, j’aurai l’occasion de rencontrer des jardiniers et des politiques, des militants sociaux, de jeunes Autochtones et de jeunes immigrants, des membres des forces armées et des héros du quotidien. Les histoires et les idées dont vous me ferez part, je les partagerai avec l’ensemble des Canadiennes et des Canadiens.
Je suis une citoyenne parmi tous les citoyens, et je suis impatiente de jouer le rôle que je considère mien, celui de faire connaître aux uns et aux autres vos préoccupations, vos rêves et vos espoirs. Vous avez tant à m’apprendre; nous avons tant de choses à nous dire.
Je tiens à vous remercier du fond du cœur pour votre accueil chaleureux. J’espère que cette première visite ne sera pas la dernière et que j’aurais souvent l’occasion de revenir dans cette magnifique région du pays.
Merci.
