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Toronto, le mardi 21 février 2006
Quel plaisir pour moi que d’être parmi vous tous aujourd’hui. J’ai beaucoup apprécié l’amabilité du lieutenant-gouverneur à mon endroit.
Je dois vous dire que j’ai trouvé en lui une âme sœur. En effet, Son Honneur l’honorable James Bartleman et moi avons vécu des expériences similaires dans notre enfance et au début de notre adolescence.
L’un et l’autre, nous avons grandi dans l’adversité et avons été confrontés à la discrimination. Heureusement, nous avons tous deux réussi à surmonter ces embûches. Chacun de nous a réussi à finir ses études, à fonder une famille et à mener une vie professionnelle valorisante.
Nous avons aussi en commun la volonté acharnée d’aider les moins fortunés et de nous servir des fonctions que nous avons le privilège d’occuper pour susciter des changements positifs dans notre société.
Je tiens à rendre hommage au lieutenant-gouverneur pour ses efforts en vue de sensibiliser les gens à la maladie mentale et de trouver des solutions aux problèmes qui sont associés à cette pathologie si mal comprise.
Je lui fais également mes éloges pour son implication dans le combat permanent contre le racisme et la discrimination, ces fléaux qui accablent encore notre société.
Enfin, j’aimerais souligner son travail extraordinaire en faveur de l’alphabétisme et de l’éducation chez les populations autochtones, ici en Ontario. N’oublions pas le poids des difficultés qu’éprouvent les membres des Premières nations, les Inuits et les Métis du Canada et n’oublions pas que la pire de ces difficultés, c’est le manque de possibilités d’accès à l’éducation.
L’histoire nous apprend que, depuis toujours, l’égalité sociale passe par l’éducation. C’est l’éducation qui permet à celles et à ceux qui vivent dans la misère de se sortir de cette ornière et de se hisser sur la voie de la prospérité, de la santé et du bien-être.
Cela m'est venu à l'esprit, ce matin, quand je me suis entretenue avec des représentants du Toronto’s Youth Cabinet et d'autres jeunes leaders.
Comme vous pouvez vous en douter, la question qui a dominé notre débat était de savoir ce que nous pouvons faire pour désamorcer la violence qui a fait des ravages à Toronto récemment.
Nous avons tenté de cerner les causes profondes de ce qui a pu, dans la société canadienne des années 2005 et 2006, engendrer une situation aussi tragique que celle que cette ville a connue. Mais, par dessus tout, nous nous sommes posé la question suivante : que pouvons-nous faire pour ranimer l’espoir?
Je ne suis pas la seule, loin de là, à constater que trop de citoyennes et de citoyens de ce grand pays sont oubliés. Comment peut-on concevoir de vivre dans une prospérité plus grande que jamais, alors que tout un pan de la société est incapable d’en profiter.
J’estime que l’éducation fait partie de la solution. C’est pourquoi, il nous faut donner à tous les Canadiens les outils nécessaires pour bénéficier de l’économie du savoir.
Dans un pays aussi peu peuplé que le nôtre et en concurrence avec des géants, nous aurions tort de gaspiller le talent de nos citoyens, quels qu’ils soient.
Et parce que nous sommes une nation riche, dotée depuis longtemps d’un solide filet social, nous avons le devoir d’aider les moins favorisés de notre société.
Durant cette visite à Toronto, il m’a été donné de constater que, malgré l’ampleur et la gravité des besoins à combler, il existe une grande capacité d’aider. J’ai vu le désespoir, mais aussi la promesse de jours meilleurs. J’ai vu la détresse économique, mais aussi la richesse à partager. Et j’ai vu des citoyennes et des citoyens prêts à mettre la main à la pâte pour que chacun ait sa juste part.
Je sais que les Torontoises et les Torontois sont fiers de cette grande ville qu’ils ont bâtie. Vous vous enorgueillissez, à juste titre, du rôle central qu’elle joue au Canada, de sa puissance économique. Vous êtes fiers de ses universités, de ses hôpitaux, de sa diversité et de son importante contribution à la culture canadienne.
J’ai la profonde conviction que, grâce à la bonne volonté et à la détermination de ses citoyens, cette ville saura relever ses défis.
Je vous remercie toutes et tous, ainsi que Son Honneur monsieur James Bartleman, de m’avoir accordé un accueil aussi chaleureux dans la Ville Reine, comme l’appellent les gens du Québec.
J’envisage déjà mon retour ici avec plaisir et impatience. Mon seul regret est que cette visite aura été trop courte!
