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Halifax (Nouvelle-Écosse), le samedi 13 mai 2017
« Le temps est venu, le morse a dit,
de parler de bien des choses.
De chaussures, de bateaux et de cire à cacheter,
de choux et de rois.
Et de dire pourquoi les vagues sont bouillantes
et s’il est bien exact que les porcs aient des ailes. »
Merci à tous de me permettre de laisser libre cours à mon Lewis Carroll intérieur.
Cela ne m’arrive pas tous les jours!
Lewis Carroll était bien sûr un écrivain formidablement créatif, audacieux et imaginatif. Ses œuvres les plus connues nous amènent à jeter un regard neuf et émerveillé sur le monde. Il nous incite à approfondir notre vision des choses, à éviter la complaisance et à nous donner la permission de rêver — et c’est exactement la raison d’être des Walrus Talks.
Treize conversations en treize semaines, se déroulant dans chaque province et territoire en ce 150e anniversaire du Canada.
Nous désirons une patrie meilleure. Voilà le thème de ces conversations et la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd’hui en ce lieu historique du quai 21 à Halifax. Il s’agit aussi d’une allusion à la devise de l’Ordre du Canada, qui célèbre également son 50e anniversaire cette année.
Nous célébrons cet anniversaire en nous associant avec la Fondation Walrus dans le cadre de ces conversations. C’est fantastique d’avoir pu voir cette collaboration prendre un si bel élan.
Jusqu’ici, les conversations ont connu un grand succès. Ici même, sur la côte est, à St. John’s, à Charlottetown et à Fredericton, nous avons pu découvrir des idées inspirées et stimulantes qui portaient, entre autres, sur l’éducation, l’engagement politique, la réconciliation, les arts et la culture, l’environnement et les droits de la personne.
Nous avons pu entendre les observations de membres de l’Ordre du Canada et de jeunes chefs de file, qui ont tous présenté certaines propositions très pertinentes pour notre avenir. Je suis ravi du fait que ces conversations étaient davantage tournées vers l’avenir plutôt que d’être simplement orientées sur la mise en valeur de réalisations antérieures.
C’est un aspect vraiment important, car même si nous célébrons le 150e anniversaire du Canada, nous ne devons pas nous laisser aller à l’autosatisfaction.
Cette activité à Charlottetown incluait même une cérémonie de citoyenneté spéciale au cours de laquelle des Néo-Canadiens de plus d’une douzaine de pays ont prêté le serment de citoyenneté.
Cela signifie que leur toute première action en tant que nouveaux citoyens consistait à assister aux conversations de cette soirée.
Cela est en fait très approprié — très canadien, si on peut dire. Pourquoi? Parce que nos réalisations en communications se situent depuis longtemps au cœur de ce qui tisse les liens de notre pays.
Pensons aux voies matérielles de communication — tout d’abord en canot, puis en navire à vapeur et en train — qui ont été d’une importance cruciale pour nous relier géographiquement les uns aux autres, à l’époque où s’est formé le Canada.
Puis, au 20e siècle, nous avons trouvé de nouvelles façons de nous rapprocher : tout d’abord avec la première transmission sans fil à partir de Signal Hill, à Terre-Neuve, en 1901, suivie du télégramme, du téléphone et de la radio et la télévision.
Et aujourd’hui, à l’ère numérique, les Canadiens jouent de nouveau un rôle de premier plan en technologie des communications et créent du contenu qui est transmis sur de nouveaux types d’ondes.
De bien des manières, la communication — la conversation — est l’essence du Canada, la clé du succès de notre fédération diversifiée et étendue communication.
Comme l’a souligné l’auteur B. W. Powe :
« Grâce aux comités et aux réunions qui ont permis d’établir la carte du Canada en 1867 et à travers les controverses au sujet de la langue et les crises sur l’unité, et à travers les débats publics et les référendums qui ont caractérisé la Confédération, nous pouvons comprendre comment s’est développée cette histoire : par la dynamique de la communication. »
Dynamique de la communication. Si cela dénote un excès de conversation, c’est bel et bien vrai et c’est justement la raison pour laquelle notre société, malgré ses enjeux, fait, à bien des égards, l’envie du monde entier. Nous avons en effet choisi de discuter des grandes questions, encore et encore.
Il n’y a sûrement pas de meilleure façon de bâtir le pays, et le monde, auquel nous aspirons.
Chose certaine : le succès futur de notre nation reposera sur la force que génère notre diversité. Et pour comprendre notre force, nous devons prêter une oreille attentive aux autres, échanger nos idées et nos rêves et rechercher nos intérêts mutuels.
Nous devons constamment communiquer, sans relâche.
Comme nous l’avons vu, cela ne peut donner que de bons résultats, comme les conversations de ce soir, que j’ai bien hâte d’entendre.
Merci.