Le 29 septembre 2025
Sous réserve de modifications
Nous sommes sur le territoire non cédé de la nation algonquine anishinaabeg.
Par cette formule de reconnaissance, nous honorons également la mémoire des enfants qui ont été arrachés à ces communautés pour être envoyés dans des pensionnats, comme tant d’autres enfants partout au pays.
Les histoires de ceux qui ne sont jamais rentrés chez eux me touchent. Je suis également émue par la résilience de ceux qui ont survécu et qui perpétuent leurs traditions, malgré la douleur et les injustices du passé.
Il y a dix ans, des centaines d’enfants et de jeunes, ainsi que des survivants des pensionnats, se sont rassemblés ici, sur le domaine de Rideau Hall, pour planter des cœurs en papier.
Ce rassemblement a eu lieu dans le cadre des cérémonies de clôture de la Commission de vérité et réconciliation. Ce fut une démonstration publique de l’engagement de ces personnes en faveur de la réconciliation et des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation.
Par l’intermédiaire de la Commission, les survivants ont fait savoir à la population canadienne quels traitements abominables et douloureux leur avaient été infligés par le personnel des pensionnats.
Il leur a fallu du courage. Il leur a fallu une profonde sagesse.
Aux survivants parmi nous : vos histoires sont un immense cadeau.
Ces histoires représentent une main tendue – une invitation à rétablir les liens entre toutes les communautés du Canada.
Dix ans après la publication du rapport final de la Commission, nous ne sommes pas encore arrivés là où nous devrions être.
Mais les voix des survivants ont ouvert les cœurs et les esprits à la réconciliation.
Partout au Canada, je sens plus de compassion. Les gens veulent connaître notre véritable histoire nationale.
Ces dernières années, les Premières Nations, les Métis et les Inuits, ainsi que leurs coutumes, ont été plus souvent à l’honneur lors de commémorations et d’événements internationaux.
Des symboles comme le chandail orange sont aujourd’hui largement reconnus.
Les cours d’histoire remettent en question les narratifs établis de longue date et adoptent de nouvelles perspectives, y compris celles des communautés autochtones, longtemps négligées.
Les cultures, les langues et les arts autochtones prennent plus de place dans la société canadienne.
Et les enfants autochtones sont désormais plus nombreux à pouvoir apprendre et parler fièrement leurs langues ancestrales à l’école.
Ce sont de grandes avancées.
Et ces avancées ont été déclenchées par les récits des survivants.
Aujourd’hui, nous aurons le privilège d’entendre des artistes des Premières Nations, du peuple inuit et du peuple métis. Ils ont conçu trois sculptures exceptionnelles qui seront installées dans un jardin de cœurs permanent, dans ce domaine.
Les visiteurs du Canada et d’ailleurs auront l’occasion de les admirer et d’en tirer des enseignements.
Les visiteurs pourront aussi continuer de planter des cœurs en papier afin d’exprimer leur engagement en faveur de la réconciliation, suivant une tradition qui s’est répandue d’un océan à l’autre au cours des dix dernières années.
Ce rassemblement a pour but de créer un espace d’écoute, de compréhension et de guérison. Nous avons besoin de plus d’espaces comme celui-ci à l’échelle du pays.
Nous avons besoin d’espaces où les survivants et leurs familles peuvent renouer avec leurs pratiques traditionnelles de guérison et trouver la paix.
Je vous remercie tous et toutes de votre participation à cet événement.
Aux survivants en particulier : votre présence aujourd’hui est à la fois sereine et puissante.
Merci de partager votre sagesse avec nous.
Merci de continuer à tendre la main aux Canadiens et Canadiennes de tous horizons.
Votre geste nous aidera à avancer ensemble sur le chemin de la réconciliation, en portant dans nos cœurs l’espoir pour les générations à venir.
