Le 10 novembre 2024

Sous réserve de modifications

Il est impossible de rendre hommage en quelques mots à un leader aussi remarquable que l’honorable Murray Sinclair.

Un homme doté à la fois d’une grande sagesse qu’il mettait à contribution pour défendre les droits des autochtones et exposer les injustices systémiques, mais aussi pour mener de grandes enquêtes dans le système judiciaire. Un homme possédant aussi une grande humilité pour écouter les autres et continuer d’apprendre.

Un homme dont le cœur battait tantôt au rythme du courage pour dénoncer les injustices, tantôt au rythme de la générosité pour faire sentir aux gens combien ils étaient appréciés et importants.

Je me souviens du jour où j’ai raconté ma propre histoire devant la Commission de vérité et réconciliation, il y a plusieurs années.

Au moment de raconter mon histoire, j’étais très émotive. À ce moment-là, le sénateur Sinclair s’est approché de moi et m’a réconforté avec chaleur et compassion.

Les gens éprouvaient un sentiment de confiance et d’authenticité à ses côtés. Ils savaient qu’ils pouvaient rester authentiques, sans subir de jugement.

Il était d’une profonde sagesse, fruit de sa formation universitaire et de ses connaissances culturelles. Il était tenu en haute estime par tous les Canadiens, aussi bien autochtones que non autochtones.

Il comprenait à quel point nous sommes tous reliés et interdépendants.

Il savait à quel point il est essentiel de se souvenir de la véritable histoire nationale du Canada, pour permettre à nos enfants et à nos petits-enfants d’établir des relations de respect et de collaboration à l’avenir.

En tant que premier juge autochtone au Manitoba, et deuxième au Canada, le sénateur Sinclair a donné de l’espoir à de nombreuses personnes en ouvrant les yeux des Canadiens sur les mauvais traitements infligés aux peuples autochtones par le système judiciaire.

En ojibwé, son nom Mazina Giizhik ban, qui signifie « Celui qui parle des images dans le ciel ».

Sa voix était porteuse de vérité, de justice et de guérison.

En tant que commissaire principal de la Commission de vérité et réconciliation, il laisse derrière lui un héritage inestimable, celui d’avoir mis en lumière les histoires de milliers de survivants du régime des pensionnats.

En offrant une tribune nationale aux histoires des survivants, il a honoré leur dignité devant toute la population canadienne. Il s’agit d’une contribution transformatrice et d’un grand moment de notre histoire.

J’ai eu l’immense privilège d’être nommée témoin honoraire de cette Commission historique.

L’honorable Murray Sinclair nous interpelle tous.

Le devoir de favoriser la vérité.

Le devoir d’honorer la beauté et l’importance des cultures, des langues, des histoires orales et du savoir autochtone et des systèmes de gouvernance.

Le devoir de tirer les leçons du passé et d’œuvrer ensemble à la construction d’un avenir plus équitable.

Son héritage restera gravé dans les mémoires.

Sa profonde influence sur le processus de réconciliation au Canada nous inspirera longtemps dans l’avenir.

Son départ plonge notre pays et les innombrables vies qu’il a touchées dans un profond chagrin.

Au nom de toute la population canadienne, Whit et moi-même présentons nos plus sincères condoléances à la famille Sinclair, qui pleure la perte d’un père et d’un grand-père bien-aimé.

Que notre pays honore son héritage en poursuivant son cheminement sur la voie de la réconciliation.

Il restera dans nos mémoires.