100e anniversaire de la loi d’exclusion des Chinois

Le 23 juin 2023

Sous réserve de modifications

Bonjour,

Tout d’abord, je tiens à souligner que nous sommes réunis aujourd’hui sur le territoire non cédé du peuple algonquin anishinabe, qui vit sur cette terre et en prend soin depuis des milliers d’années.

Il y a cent ans, une loi ancrée dans la discrimination et l’intolérance entrait en vigueur, la Loi de l’immigration chinoise. Nous sommes présentement réunis pour reconnaître le tort qu’elle a causé aux familles, aux communautés et à notre pays. Aujourd’hui, nous ajoutons un nouveau chapitre à la véritable histoire du Canada. En racontant l’histoire de ceux et celles qui ont souffert du racisme, nous ne réécrivons pas le passé, mais nous donnons une image plus complète de notre histoire et de notre récit national. C’est une question d’inclusivité.

Je comprends le traumatisme causé par cette loi. Elle a laissé un héritage de blessures et de préjudices qui prennent du temps à guérir. Je suis ici aujourd’hui pour travailler en ce sens. Il s’agit notamment de reconnaître tout ce que les Canadiens d’origine chinoise ont accompli — et accomplissent encore — pour le Canada.

En somme, ils ont aidé à bâtir ce pays.

Ils contribuent à l’échelle locale, nationale et mondiale.

Ils sont innovants et passionnés.

Ils sont aussi dévoués à la fonction publique, comme en témoigne ma prédécesseure, Adrienne Clarkson, qui a occupé le poste de gouverneure générale de 1999 à 2005.

Je sais que certains auditeurs se souviennent personnellement des répercussions de la Loi de l’immigration chinoise sur leurs communautés. Je vous remercie de continuer à revendiquer et à dénoncer haut et fort l’injustice et la discrimination.

Nos efforts d’aujourd’hui s’inscrivent dans le processus de réconciliation. Nos efforts visent à améliorer les relations entre tous les Canadiens et Canadiennes.

En apprenant la vérité sur ce qui s’est passé et en reconnaissant le tort qui a été fait, nous ouvrons la voie à la guérison et au renouvellement des relations entre les Canadiens d’origine chinoise et les autres Canadiens. C’est un processus continu visant à approfondir la compréhension entre les peuples.

Nombreux sont ceux qui ne savent pas que les relations entre les Autochtones et les personnes d’origine chinoise sont historiquement fortes et remontent à bien longtemps.

Des ouvriers chinois ont construit les chemins de fer et les mines. Petit à petit, ils ont contribué à la construction de l’infrastructure du pays. Les peuples autochtones les ont soutenus pendant cette période en leur fournissant des médicaments et de la nourriture.

Ils se sont entraidés.

Lorsque la loi empêchait les entreprises ou les restaurants chinois de servir les Canadiens blancs, les Autochtones fréquentaient ces lieux. Ce sont les Chinois qui ont donné du travail aux Autochtones quand personne d’autre ne le faisait.

Cette gentillesse et ce soutien entre communautés d’origines et de croyances différentes sont, je crois, les fondements du Canada moderne. Un Canada plus inclusif. Un Canada axé sur la réconciliation.

Nous devons nous en souvenir comme les Canadiens d’origine chinoise sont confrontés à une recrudescence de discrimination et de racisme. L’histoire nous permet de tirer des leçons, et nous ne devons désormais tolérer aucun sentiment ni geste lié au racisme et à la discrimination. La semaine dernière, la population canadienne a atteint 40 millions d’habitants. Ce chiffre représente 40 millions d’histoires d’espoir, de détermination, de fierté, de force, de combat, de renouveau, de défi et de résilience. L’histoire des Canadiens d’origine chinoise fait partie de notre récit global, et c’est une histoire qui dure depuis plus d’un siècle.

Les Canadiens d’origine chinoise font partie intégrante de notre pays et de notre identité.

À tous les sénateurs et à tous les auditeurs du pays, rappelons-nous les erreurs du passé, tirons-en des leçons et construisons un avenir plus inclusif. Ensemble.

Merci.