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Festival du film de l’Amérique Latine 2008
Le 19 mars 2008
UN BEAU CADEAU !
D’emblée, comme cinéaste bien sûr, mais aussi comme époux et collaborateur privilégié de la gouverneure générale du Canada, je dois avouer le plaisir et l’honneur que j’ai de présider ce festival du film latino-américain. L’événement est assez unique puisque son programme en quelque sorte exprime le choix des ambassadeurs des différents pays concernés, en poste à Ottawa. Quelle belle façon de faire de la diplomatie à échelle humaine!
Bravo. Vous nous rappelez la signification première du mot « ambassade » qui évoque la rencontre, l’échange, le dialogue des cultures, le respect de l’autre et de la diversité, tout en faisant entendre sa propre voix. C’est en ce sens, sans aucun doute, que mon épouse, lors de son installation comme gouverneur général, s’est engagée à « briser les solitudes ».
Et, pour passer de la parole aux actes nous avons donné une place majeure à l’art et à la culture. En guise de preuves, je citerai, entre autres : les prix annuels remis par la gouverneure générale dans les différentes disciplines artistiques, le Point des arts, véritable réseau national de réflexion réunissant créateurs, chercheurs et décideurs, et le dialogue avec les jeunes à travers les arts urbains. C’est le même esprit que j’ai perçu dans les intentions du festival du film latino-américain.
Aujourd’hui, je suis très impressionné par la lecture du programme dans lequel se côtoient des films venant du Pérou, du Costa Rica, de l’Uruguay, du Venezuela, de l’Argentine, de la Bolivie, du Chili, du Brésil, de la Colombie, de Cuba, du Salvador, de la République dominicaine, du Honduras, du Guatemala, d’Haïti, du Mexique, du Paraguay, du Panama…
Voilà le cadeau que vous nous proposez et nous vous en remercions. Pour moi, le cinéma est un triple voyage dans la géographie, dans la société et dans la mémoire de l’humanité. C’est une forme d’expression de soi privilégiée, une ouverture au dialogue avec l’autre, c’est aussi la capacité d’exprimer le particulier et l’universel, l’intime et le collectif.
À un moment où le Canada met l’accent sur le développement des relations avec l’Amérique latine, vous nous rappelez fort justement que le cinéma est un excellent moyen d’ouvrir le dialogue, de créer le débat en joignant le plaisir esthétique à la quête de connaissance et à la surprise de la découverte. Belle façon, en effet, de briser nos solitudes et de faire un bout de chemin ensemble.
Chers ambassadeurs, je suis sûr que le public d’Ottawa saura savourer vos choix et que cet événement, que vous avez rendu possible en vous joignant les uns aux autres en toute solidarité, deviendra d’année en année un véritable carrefour entre les cinémas d’Amérique latine et les Canadiens. Il sera possible d’y voir de plus en plus d’inédits, de les faire connaître et de les distribuer au Canada, et, bien sûr, de continuer à initier et à développer des projets communs de créations et des coproductions.
Encore une fois — et c’est le cinéaste qui parle en ce moment— je veux dire merci à ceux et à celles qui rendent possible ce festival hors norme. De plus, en guise de conclusion, je tiens à vous dire à quel point j’ai été marqué dans ma carrière par ma rencontre avec les Cinémas d’Amérique latine que j’ai découverts très tôt. Dans les chemins ouverts par les cinéastes mexicains, chiliens, argentins, brésiliens, les films du sud de notre continent nous ont souvent montré avec quelle étonnante audace et quelle imagination solaire, on peut faire un cinéma qui remet en cause les idées reçues et provoquer la réflexion, pour notre plus grand plaisir.
Merci et bon festival.
