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Ottawa (Ontario), le mercredi 26 avril 2017
Lorsque je suis devenu gouverneur général, j’ai mis les Canadiens au défi de contribuer à l’édification d’une nation plus avertie et bienveillante.
J’ai été étonné par la réponse que j’ai reçue d’un bout à l’autre du pays.
Le Centre de soins de santé des anciens combattants Perley-Rideau est un excellent exemple du genre de bienveillance et d’esprit communautaire que nous voulons encourager et souligner au Canada.
Aider son prochain et développer la communauté, c’est en grande partie ce que vous faites ici. Non seulement comme centre de soins de santé, mais aussi comme foyer des anciens combattants qui ont consacré leur vie au service du Canada.
Je dois mentionner que j’ai participé à la commémoration du centenaire de la bataille de la crête de Vimy plus tôt ce mois-ci. Bon nombre de ceux qui ont combattu lors de la Première Guerre mondiale étaient volontaires.
Je crois d’ailleurs comprendre que certains d’entre vous ont des liens avec quelques anciens combattants de la Première Guerre mondiale. C’est là quelque chose de remarquable et cela souligne l’importance du devoir de mémoire.
Les commémorations de la bataille de la crête de Vimy ont été profondément émouvantes. J’étais fier de rendre hommage aux sacrifices des Canadiens qui ont servi à Vimy et en d’autres endroits durant cette guerre terrible.
Nous leur en serons toujours reconnaissants.
À cet égard, j’aimerais aussi remercier les anciens combattants ici présents pour les précieux services qu’ils ont rendus au Canada.
Nous vous en sommes reconnaissants également, et je vous remercie chaleureusement de votre contribution.
La rencontre d’aujourd’hui a lieu en pleine Semaine de l’action bénévole, ce qui nous rappelle à quel point il y a des personnes gentilles et attentionnées.
Un peu plus tard, je serai heureux de reconnaître les réalisations de quelques bénévoles de votre communauté au cours d’une présentation spéciale de la Médaille du souverain pour les bénévoles.
Depuis le début de mon mandat, plus de 1500 bénévoles ont été reconnus. Nous sommes très heureux d’avoir pu reconnaître le travail d’un aussi grand nombre de personnes généreuses et compatissantes.
Demain, nous tiendrons une conférence sur la générosité à Rideau Hall. J’espère que cette discussion permettra de raviver, voire de redéfinir le don et l’entraide au Canada.
J’aimerais vous raconter une anecdote qui illustre combien le plus petit geste d’entraide peut avoir un puissant effet domino.
Il y a une vingtaine d’années, mère Teresa est venue à Montréal. L’une de nos voisines, émue par l’œuvre de cette dernière auprès des pauvres de Calcutta, lui a demandé comment elle pouvait aider. Mère Teresa lui a répondu : « Vous n’avez qu’à regarder autour de vous. Vous verrez que, dans votre propre quartier, il y a une famille qui a besoin de vos soins et de votre amour. »
Peu de temps après, j’ai lu une critique à l’endroit de l’œuvre de mère Teresa. Son refuge à Calcutta venait en aide à quelque 200 personnes, dans une ville où des millions vivaient dans la pauvreté la plus épouvantable. Son travail était décrit comme une goutte dans l’océan.
Quelques semaines plus tard, j’ai compris le fondement erroné de cette critique, qui regardait le travail de mère Teresa du point de vue de la physique, plutôt que de la chimie.
Je suis arrivé à cette conclusion d’une manière non orthodoxe. À l’époque, mes enfants avaient entre 2 et 9 ans et critiquaient ma façon de les divertir lors de leurs fêtes d’anniversaire. Elles me disaient : « Pourquoi ne donnes-tu pas un spectacle de magie comme le fait M. MacFarlane plutôt que de raconter des histoires de fantômes auxquelles personne ne croit? »
À l’époque, Andy MacFarlane était le recteur de la faculté de journalisme à l’Université Western et moi, le recteur de la faculté de droit. Étant compétitif de nature, j’avais décidé d’assister à une fête d’anniversaire donnée chez les MacFarlane. Andy était déguisé en magicien et portait une longue cape, avec de grosses manches bouffantes. Il a fait un tour de magie au cours duquel il transformait l’eau en vin. Prenant un verre d’eau, il l’a soulevé dans les airs et a prononcé le mot magique « Abracadabra! ». Pendant qu’il tournait sur lui-même, il a dissimulé le verre sous sa manche et y a ajouté quelques gouttes de teinture rouge, sans que personne ne s’en aperçoive. L’eau a pris une belle teinte rose.
C’est à ce moment que j’ai compris la façon dont mère Teresa changeait la culture de Calcutta, et même celle du monde. C’est la transformation de l’eau, et non ce qui y avait été ajouté, qui améliorait la vie de tant de familles.
Les bénévoles et les aidants naturels de partout au Canada participent à un travail de transformation semblable et à la plus belle forme d’exercice d’édification de la nation, celle qui place les gens au premier rang.
Ce centre accorde la priorité aux gens et tient compte des aspects pratiques. Vous vous êtes donné comme mandat de prendre soin les uns des autres, et vous répondez à un besoin urgent. Pour la première fois de notre histoire, les Canadiens âgés de 65 ans et plus sont plus nombreux que ceux âgés de moins de 15 ans.
Je veux tous vous remercier pour l’entraide et la compassion dont vous faites preuve à l’égard des autres.
Je m’adresse notamment aux bénévoles et aux donateurs qui font tellement pour les gens de ce centre. Votre soutien est précieux et réellement apprécié.
Comme l’apprentissage, la philanthropie et le bénévolat sont des activités de toute une vie, et je vous encourage à aller plus loin encore dans vos efforts visant à rejoindre les autres et à développer cette merveilleuse communauté. Que la journée d’aujourd’hui ouvre la voie à des choses plus grandes encore.
Une fois de plus, je vous remercie de tout ce que vous faites.