Le 14 décembre 2022
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Bonjour,
J’aimerais d’abord souligner que nous sommes réunis ici sur le territoire non cédé du peuple algonquin anishinabe, qui a vécu sur cette terre et en a pris soin pendant des milliers d’années.
Bienvenue à Rideau Hall pour la Cérémonie d’investiture de l’Ordre du Canada.
Félicitations !
Permettez-moi également de vous féliciter en inuktitut, ma langue maternelle :
Félicitations, et merci pour tout ce que vous faites pour notre pays et pour l’ensemble des Canadiennes et des Canadiens.
Alors que nous entamons le temps des Fêtes, des gens de toutes les religions, croyances et cultures célèbrent à leur façon, que ce soit en installant des décorations aux couleurs vives ou en passant des moments chaleureux en famille et entre amis. Nous sommes également unis par la promesse d’une nouvelle année remplie d’espérance et de lumière pour tout le monde.
Je vois aussi cette lumière en chacune et chacun d’entre vous, ainsi que dans tout ce que vous avez accompli pour le Canada.
Depuis mon installation à titre de gouverneure générale, j’ai eu le privilège de rencontrer tant de Canadiennes et de Canadiens qui, chaque jour, marquent de leur empreinte leur communauté, notre pays et le monde. Des Canadiens qui sont membres de l’Ordre du Canada.
Je suis ravie de découvrir leurs histoires et le chemin qui les a amenés à incarner la devise de l’Ordre : « Ils et elles aspirent à une patrie meilleure. »
Aujourd’hui, ce sont vos histoires que nous découvrirons.
Tout au long de vos vies et de vos carrières, vous avez amélioré vos communautés. Vous avez amélioré notre qualité de vie. Vous avez changé notre façon de vivre, de travailler et de penser.
Les solutions viendront de personnes comme vous, qui utilisent leur influence, leur expérience et leur voix pour s’attaquer à des problèmes d’envergure mondiale.
Les répercussions des changements climatiques, par exemple, se font sentir d’un bout à l’autre du Canada : on n’a qu’à penser à la dévastation provoquée par l’ouragan Fiona dans l’Est du pays en septembre, ou à la fonte des glaces en Arctique, qui entraîne l’élévation du niveau de la mer. Les catastrophes climatiques et les modifications de notre paysage monopoliseront de plus en plus notre temps, notre attention et nos ressources.
Il y a aussi la question de la santé mentale et des gens qui éprouvent des difficultés, tout particulièrement à l’approche du temps des Fêtes, une période joyeuse pour certaines personnes, mais une période de solitude et d’isolement pour d’autres. Nous devons faire tout notre possible pour aider les personnes et les communautés dans le besoin. Je sais que le travail de certaines et de certains d’entre vous ici réunis renforce l’idée selon laquelle la santé mentale et la santé physique devraient être considérées comme aussi importantes l’une que l’autre, suivant le proverbe « un esprit sain dans un corps sain ».
Un autre défi auquel nous nous attaquons ensemble est celui de la réconciliation.
Demain, cela fera sept ans que la Commission de vérité et réconciliation du Canada a publié son rapport final et les 94 appels à l’action qu’il contient. Le chiffre sept revêt une grande importance pour les communautés autochtones :
- on n’a qu’à penser au principe de la septième génération, qui s’inspire de la philosophie haudenosaunee et selon lequel les décisions d’aujourd’hui doivent assurer la durabilité du monde durant sept générations;
- ou encore aux enseignements des sept grands-pères, un ensemble de principes anishinaabes transmis de génération en génération que l’on retrouve dans de nombreux enseignements autochtones, notamment dans les connaissances traditionnelles des Inuits. La vérité, le courage, le respect, l’humilité, l’amour, l’honnêteté et la sagesse ont aussi été des thèmes qui ont inspiré la Commission de vérité et réconciliation dans son travail.
Je suis l’une des témoins honoraires de la Commission de vérité et réconciliation. Nous sommes plus d’une soixantaine à avoir accepté la mission de communiquer à un grand nombre de personnes ce que nous savons et ce que nous avons appris.
La réconciliation se manifeste dans tout ce que je fais, dans chacun des gestes que je pose et dans chacune des décisions que je prends. Elle constitue l’une de mes priorités personnelles et peut également s’appliquer à une grande partie du travail pour lequel on vous rend hommage aujourd’hui. Je vous invite à réfléchir aux façons d’intégrer la réconciliation dans votre vie et votre travail quotidiens, car vous êtes des chefs de file de nombreux milieux importants de notre société.
Je crois sincèrement que les peuples autochtones et non autochtones peuvent travailler ensemble pour bâtir une relation plus solide entre eux et avec le territoire sur lequel nous vivons.
Je sais que nous pouvons y arriver. Vous avez démontré ce que nous pouvons accomplir quand nous mettons tout en œuvre et que nous joignons notre passion à notre sens de l’innovation, à notre générosité, à notre créativité et à notre dévouement.
C’est ce que font les membres de l’Ordre du Canada, chaque jour, pour le Canada et pour le monde.
Nous avons tous en commun le désir et l’obligation de transmettre notre sagesse à la génération suivante et de prêter attention à la sagesse des autres.
Nous avons tous un rôle à jouer.
J’espère un jour voir un Canada qui n’aspire pas simplement à devenir un pays meilleur, mais qui est un pays meilleur. Un pays où les gens vivent en parfait accord les uns avec les autres, sans jugement. Un pays où la réconciliation, la guérison et les relations renouvelées prospèrent. Un pays où les gens ont les mêmes possibilités et jouissent d’un même accès à l’éducation et des mêmes services. Un pays où l’on ne tient rien pour acquis.
Un pays où l’on respecte nos histoires, notre passé, nos différences et nos vérités.
Vous vous êtes déjà engagés dans la voie vers un meilleur pays, en favorisant le leadership, la sensibilité et l’espoir.
Votre investiture au sein de l’Ordre du Canada n’est pas la dernière étape de votre parcours, mais seulement une étape de plus.
Encore une fois, félicitations !
Merci.