Le 28 novembre 2024
Sous réserve de modifications
Nous sommes réunis aujourd'hui sur le territoire non cédé de la nation algonquine Anishinabeg.
Je fais cette reconnaissance de territoire pour honorer l'ensemble de l'histoire nationale du Canada, qui comprend les histoires de milliers de membres des Premières nations, d'Inuits et de Métis qui ont servi dans les Forces armées canadiennes.
Les peuples autochtones ont toujours contribué aux efforts de défense du Canada.
Nous nous souvenons de héros de guerre comme Francis Pegahmagabow, un Anishinaabe de la Première nation de Wasauksing réputé comme tireur d'élite exceptionnel pendant la Première Guerre mondiale.
Nous nous souvenons des codeurs de la Seconde Guerre mondiale, qui traduisaient les messages radio sensibles en cri et dans d'autres langues autochtones afin qu'ils ne puissent pas être compris s'ils étaient interceptés par l'ennemi.
Ces dernières années, en tant que commandante en chef, j'ai rencontré de nombreux anciens combattants autochtones et des membres actifs des forces armées partout au pays.
Ils ont servi courageusement pour protéger notre liberté et notre sécurité sur le terrain. En mer. Dans les airs.
Comme le Lieutenant-General Jocelyn Paul – que vous aurez l’honneur d’entendre aujourd’hui.
Ou comme Madame Marcie Lane, une descendante de la nation Huron-Wendat au Québec.
Mme Lane s'est engagée dans l'armée en 2000, en suivant les traces de son père, Harrison Lane.
Son histoire est liée aux Forces armées canadiennes non seulement par ses nombreuses années de service, mais aussi par les événements déchirants qui ont secoué sa famille.
Son mari, le caporal-chef Scott Francis Vernelli, était un soldat fermement déterminé à renforcer la paix et la stabilité des populations de différentes régions du monde.
Tragiquement, alors qu'il effectuait sa troisième mission en Afghanistan, il a perdu la vie, six mois seulement après que Marcie et lui aient accueilli leur premier enfant.
Mme Lane est toujours dévouée à la communauté des familles de militaires et de vétérans. Sa fille, le sergent cadet Olivia Vernelli, sert aujourd'hui dans le corps des cadets de l'unité de son défunt père, le 3e bataillon du Royal Canadian Regiment.
Des centaines d’Autochtones comme elle contribuent au succès des Forces chaque jour.
Les Autochtones servent également auprès des Rangers canadiens dans le Nord. Ils assistent le personnel militaire dans les exercices de combat, les activités de surveillance et des missions périlleuses de recherche et de sauvetage.
Maintes fois, les connaissances inuites de la géographie de l’Arctique et de son climat ont été vitales aux missions des Forces.
L'année dernière, j'ai eu le privilège de présenter l'Ordre du mérite militaire à Charlie Arngak, un Ranger canadien du Nunavik.
M. Arngak connaît les rivières de sa région comme sa poche.
Par une froide journée de janvier, ce sont ses connaissances qui ont permis de retrouver et de secourir rapidement deux jeunes chasseurs dont la motoneige s'était enfoncée sous la glace.
Le savoir autochtone sauve des vies.
Plus récemment, en septembre, j'ai remis la médaille du couronnement du roi Charles III à M. Stevie Aulaqiaq, du Nunavut, en reconnaissance de ses 50 années de service exemplaire au sein des Rangers canadiens.
On parle d'un demi-siècle de service, au cours duquel il a apporté des contributions que peu de gens pourraient faire.
M. Aulaqiaq a participé à des exercices de patrouille militaires dans des endroits comme Cambridge Bay, Alert et Resolute Bay. Il a conduit les militaires à destination en toute sécurité. Il a enseigné au personnel comment construire des igloos et comment récolter du poisson et du phoque afin qu'ils puissent en apprendre davantage sur la culture et la survie des Inuits.
Ce qui est vraiment remarquable chez tous les Autochtones engagés dans les forces armées canadiennes, c'est leur capacité à préserver leur identité culturelle tout en construisant des ponts vers les autres Canadiens.
Ils incarnent l'esprit puissant et transformateur de la réconciliation.
Construire des ponts pour que les Autochtones et les Allochtones du Canada puissent mieux se connaître, se comprendre et se respecter.
Construire des ponts pour que nous soyons tous en mesure de donner le meilleur de nous-mêmes.
Bâtir des ponts pour mettre nos forces en commun afin de relever les défis d’aujourd’hui et de demain.
Les peuples autochtones apportent aux Forces armées canadiennes des connaissances, des qualités de leadership et des valeurs uniques.
Si vous visitez le parc de la Confédération, pas très loin d'ici, vous verrez le Monument national des anciens combattants autochtones, qui reflète ces valeurs :
Honneur. Devoir. Harmonie avec l'environnement.
Mais les monuments et les symboles ne sont pas suffisants.
Nous devons nous demander comment, collectivement, nous pouvons faire mieux pour favoriser l'inclusion dans nos institutions de défense.
Comment pouvons-nous améliorer la représentation et le leadership des Autochtones dans les Forces ?
Comment pouvons-nous renforcer les partenariats avec les entreprises autochtones dans les efforts de défense et les acquisitions ?
Nombre d'entre vous ici présents contribuent à la réussite économique et à l'innovation autochtones.
Je tiens à vous remercier pour votre travail continu pour soutenir la réconciliation économique.
Je tiens également à remercier tous les membres de OneHoop pour l'organisation de cette conférence, ainsi que le ministère de la défense nationale pour son soutien.
Développer des partenariats significatifs entre les peuples autochtones et non autochtones est vital pour notre avenir.
Et des conversations comme celle d'aujourd'hui sont importantes pour établir de tels partenariats.
Nous devons aussi penser à la jeune génération.
Comment pouvons-nous éliminer les obstacles historiques à l'engagement militaire des peuples autochtones, afin que les jeunes autochtones d'aujourd'hui puissent envisager une carrière militaire à la hauteur de leurs rêves ?
Une carrière où ils peuvent être fiers de leur culture et de leur langue. Une carrière où ils ont l’assurance que leurs dirigeants et leurs collègues apprécieront et respecteront leur identité culturelle unique, leurs connaissances et leurs compétences.
Il s'agit là d'un point essentiel.
Le Collège militaire royal du Canada accomplit un travail remarquable dans ce domaine avec son Programme d’initiation au leadership à l’intention des Autochtones.
J'ai rencontré quelques cadets autochtones inscrits au programme et j'ai senti de l'espoir et de la fierté dans la façon dont ils parlaient de leur parcours d'apprentissage. Il semble qu'ils ont trouvé un moyen d'intégrer la formation militaire et le développement du leadership à la célébration de leur culture.
Cela me remplit d'espoir.
Je demeure résolument engagée à cheminer vers la réconciliation avec toute la population canadienne.
Nous avons encore beaucoup de travail à faire, mais nous faisons des progrès.
Continuons de jeter des ponts entre les cultures autochtones et allochtones pour renforcer la défense du Canada.
Nous en seront tous plus forts.