Le 10 mars 2022
Sous réserve de modifications
Bonjour,
Je vous souhaite la bienvenue dans vos nouveaux rôles d’ambassadeurs et de hauts-commissaires de Kiribati, Tonga, du Soudan du Sud, des Comores, de la Mauritanie, du Bénin, du Botswana, de la Namibie et du Luxembourg.
Comme indiqué précédemment, je me joins à vous aujourd’hui depuis Rideau Hall, sur le territoire non cédé du peuple algonquin Anishinabe. Je vous encourage tous et toutes à visiter les communautés autochtones du Canada et à apprendre à connaître leurs réalités.
Je suis moi-même née au Nunavik, dans le nord du Québec. Mes parents et ma grand-mère nous ont enseigné, à moi et à mes frères et sœurs, les traditions de mon peuple, les Inuits. Nous pratiquions la pêche, la chasse et la cueillette pour notre subsistance. Nos déplacements se faisaient en bateau et en canoë l’été, et en traîneau à chiens l’hiver. J’apprenais avec enthousiasme nos légendes et je ne parlais qu’en inuktitut, notre langue inuite.
Je porte l’histoire de mon peuple avec moi partout où je vais. Et en tant que représentants et représentantes de vos pays, vous en faites autant. Je vous invite à faire connaître vos histoires aux Canadiens et Canadiennes, et également à écouter les leurs.
Aujourd’hui, cet événement virtuel symbolise un défi auquel nous sommes toujours confrontés : la pandémie, qui a eu des répercussions sur nos vies, partout dans le monde. Nous avons dû faire face à des restrictions, à des mesures d’isolement, à des variants, à l’hésitation à se faire vacciner, à la perte d’amis et de membres de la famille, ainsi qu’à des bouleversements économiques et sociaux. Nous avons ressenti à quel point toutes ces situations ont pesé lourd sur la santé physique et mentale des gens. Je souhaite d’ailleurs qu’on puisse se pencher sur les questions de santé mentale de la même manière qu’on le fait pour d’autres domaines des soins de santé. Je serai ravie de connaître vos impressions durant votre affectation sur la manière dont nous pouvons favoriser le bien-être mental des personnes dans le monde entier.
Des discussions franches et des communications ouvertes sont des éléments essentiels à la durabilité de nos relations. Et la diplomatie est aujourd’hui plus nécessaire que jamais.
Ces dernières semaines, nous avons vu l’importance pour les pays de se mobiliser pour faire face à l’oppression et à la violence. La situation en Ukraine, qui évolue sans cesse, est déchirante et fait planer l’incertitude sur la scène mondiale. Aujourd’hui, je porte mon foulard de Kokum en guise de solidarité envers le peuple ukrainien. Les Ukrainiens et Ukrainiennes qui arrivaient au Canada offraient souvent ces foulards aux peuples autochtones. Il est un symbole d’amitié et d’unité, et je suis fière de le porter.
Le Canada compte plus d’un million de personnes d’origine ukrainienne qui s’inquiètent de plus en plus. Leur inquiétude est aussi la nôtre. Ce que nous ferons pour résoudre cette crise déterminera notre avenir.
J’espère que pendant vos mandats, vous aurez l’occasion de discuter avec les Canadiens et Canadiennes de cette question, entre autres. Par exemple, les changements climatiques, dont les effets se font de plus en plus sentir sur les conditions météorologiques, les zones côtière, les ménages, les économies et les modes de vie.
Le monde est en plein changement, mais malgré tous les défis, je sais qu’il y a de l’espoir. Je sais que nous n’allons pas abandonner.
Un mot en inuktitut – ajuinnata – reflète bien cette idée. Ce mot désigne un engagement, une volonté de ne jamais abandonner. Il renvoie à un engagement à agir, peu importe la complexité de la tâche
Dans cette optique, engageons-nous à affronter les adversités et à conjuguer nos efforts pour le bien commun de nos peuples et les peuples du monde entier.
Nous sommes tous et toutes ici une partie de la solution, et je vous remercie de votre soutien, de vos efforts et de votre fidèle amitié.
Merci.