Visite de l’exposition Témoins – Nos champs de bataille vus par les Canadiens

Ce contenu est archivé.

Arras, France, le vendredi 7 avril 2017

 

Dimanche marquera le centième anniversaire de la première bataille conjointe des quatre divisions du Corps canadien.

Leur objectif : la crête de Vimy.

Il était 5 h 30 du matin.

En même temps, 863 canons de campagne et obusiers, 120 mortiers et de nombreuses mines ont été déclenchés.

L’historien Tim Cook, qui est avec nous ce soir et qui a visité l’exposition avec moi, écrit dans son nouveau livre sur la crête de Vimy que les soldats ont été frappés par un grondement assourdissant.

Le lieutenant E.L.M Burns a raconté ceci : « Le bruit du barrage dominait toute autre impression : imaginez le coup de tonnerre le plus fort jamais entendu, multiplié par deux, et retentissant à l’infini. » [traduction]

Quelle description saisissante! Pourtant, peu de photographies montrent la guerre telle que les soldats l’ont vécue.

Il faut donc se fier aux peintures et dessins réalisés par des artistes et des soldats, comme ceux de cette exposition. Il y a aussi le monument de Vimy, de Walter Allward, qui évoque un sombre sentiment de perte et de sacrifice.

Cette exceptionnelle collection d’art nous aide à imaginer comment les choses se sont passées — pas seulement sur les champs de bataille, mais aussi dans les usines, sur les chantiers maritimes et sur les terrains d’entraînement au Canada.

Les tableaux dépeignent les ruines, les chevaux, les armes et les villages. Ils montrent des individus, des blessés que l’on éloigne de la désolation du champ de bataille, ainsi que la destruction infâme laissée par la guerre.

Ces artistes ont utilisé la peinture, le crayon, l’encre et d’autres moyens pour exprimer ce que les mots ne savaient dire.

Mais ce n’est pas le reflet parfait de la réalité. On nous a épargné les scènes les plus macabres. On n’y voit pas la peur intense que les soldats devaient ressentir, ni les traumatismes causés par les bombardements.

Parfois, nous ne voyons que ce que nous voulons voir, ou ce que les autres veulent nous laisser voir.

Comme Vimy, un miroir qui a évolué au fil du temps pour permettre au Canada de mieux se voir, ces artistes et soldats ont utilisé l’art pour exprimer leurs préoccupations et leurs expériences en lien avec la guerre.

C’est le premier évènement auquel notre délégation canadienne participe depuis son arrivée en France aujourd’hui, et nous sommes heureux d’entreprendre ces journées de commémoration en regardant la guerre du point de vue des soldats.

Tout comme l’art, le devoir de souvenir demande de l’imagination, et ces tableaux éveillent notre imagination, notre empathie.

Lorsque je regarde ces puissantes œuvres d’art, je suis étonné de constater les points communs que le Canada et la France, en particulier Arras, ont forgés dans le feu de la guerre.

Il y a un siècle, les Canadiens sont partis en guerre, en grande partie pour aider à libérer la France. Ils avaient un lien particulier avec les habitants d’Arras, dont la ville était située sur la ligne de front. 

Il y a un siècle, les Canadiens étaient ici pour se battre aux côtés de la France; nous sommes ici, 100 ans plus tard, pour réaffirmer notre amitié.

C’est un privilège de servir à titre de commandant en chef du Canada. Depuis un siècle, les militaires canadiens font invariablement preuve de vaillance et de dévouement, suivant l’exemple de leurs prédécesseurs à Vimy. Rendons hommage à ceux qui ont bravement servi au front et souvenons-nous pourquoi, après la guerre, le monde a promis de ne plus jamais permettre une telle destruction.

J’aimerais remercier le Musée des beaux-arts, la ville d’Arras et le Musée canadien de la guerre d’avoir organisé cette exposition.

Et merci à chacun de vous d’être ici, de rendre hommage à nos vétérans et de nous aider à nous rappeler leurs sacrifices.