Table ronde du Bureau canadien de l’éducation internationale sur les études à l’étranger et le défi de l’engagement du Canada dans le monde

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Rideau Hall, le lundi 8 mai 2017

 

J’aimerais d’abord vous souhaiter à tous la bienvenue à Rideau Hall pour cette importante discussion sur l’éducation internationale.

Je sais, à titre personnel et professionnel, à quel point les études à l’étranger peuvent représenter une expérience formidable et enrichissante.

J’ai eu le très grand privilège de faire des études de l’autre côté de l’océan en Angleterre, et au sud de la frontière. Et chacune de mes cinq filles a aussi étudié à l’étranger. Cette expérience nous a tous marqués profondément.

Quatre choses merveilleuses se sont produites durant leurs études à l’étranger.

La première : leur curiosité naturelle a été piquée. Leur désir de savoir a été stimulé par l’exposition à de nouvelles personnes, cultures et langues. Ne sommes-nous pas nés avec le mot « pourquoi » à la bouche?

La deuxième : elles ont élargi leur tolérance pour la diversité. N’ayant d’autres choix que de faire face à l’inconnu, elles ont appris à apprécier et à respecter le changement, ainsi que les gens ayant des coutumes et des croyances différentes des leurs.

La troisième : leur jugement s’est amélioré. Elles ont réalisé qu’elles ne savaient pas tout et elles étaient moins portées à tirer des conclusions hâtives. Elles ont grandi en sagesse.

Enfin, la quatrième : elles ont développé leur côté humain et sont devenues plus empathiques. Non seulement arrivaient-elles plus facilement à ressentir la souffrance des autres, mais aussi, elles ont appris à se mettre à leur place.

Pourtant, malgré ses avantages clairement démontrés et le grand intérêt que suscite l’éducation internationale, moins de trois pour cent des étudiants canadiens de niveau universitaire choisissent d’étudier à l’étranger.

Que peut-on faire pour augmenter ce pourcentage?

Que peut-on faire pour éliminer les obstacles qui bloquent tant d’étudiants?

C’est justement le défi que nous venons relever ici. C’est un défi de taille, mais si important.

Et c’est un défi sur lequel nous allons continuer de travailler.

Il y a quelques semaines, par exemple, nous avons rencontré des représentants de certaines universités canadiennes pour discuter des questions de la mobilité étudiante et du programme des boursiers de la reine Elizabeth.

Permettez-moi de vous faire part de certaines conclusions.

Les obstacles courants aux études internationales sont bien connus :

  • Les considérations financières
  • Les difficultés liées aux établissements d’enseignement, comme l’inflexibilité et les complications associées à l’accréditation
  • Le contexte culturel, du fait que les étudiants doivent s’exposer à un changement de culture et à l’influence de leurs pairs
  • Et finalement, l’aspect personnel, c’est-à-dire, la peur de l’inconnu et d’être séparé de ses amis et de sa famille.

Mais là où il y a des défis, il y a aussi des solutions.

Nous avons discuté des divers moyens qui pourraient améliorer la mobilité étudiante.

Premièrement, il est recommandé de formuler une solide stratégie en matière d’éducation internationale et de promouvoir, à l’échelle nationale, les études à l’étranger. Je sais que le BCEI est déjà un chef de file à cet égard, particulièrement dans le cadre de l’initiative « Ouvrir les frontières du savoir ». Cette rencontre est un autre pas dans la bonne direction. 

Deuxièmement, il est recommandé aux universités de faire preuve de flexibilité dans leurs programmes d’études et de prévoir des mécanismes de soutien pour les étudiants qui vont à l’étranger.

Et troisièmement, il faudrait encourager les liens et partenariats internationaux, en faisant participer les anciens étudiants et en favorisant la communication directe entre les pairs.

Après tout, le fait de consacrer notre temps et nos énergies à promouvoir l’éducation internationale n’est pas seulement un bon investissement pour l’avenir personnel des étudiants, c’est aussi un bon investissement pour l’avenir de l’ensemble de notre pays.

Nous pouvons aussi tirer des enseignements des pays et régions qui ont connu du succès jusqu’ici. Le programme ERASMUS, qui améliore la mobilité étudiante au sein de l’Union européenne, a été cité comme modèle à suivre.

Il reste encore beaucoup à faire, mais nous pouvons aussi déjà en faire beaucoup. Laissons la conversation d’aujourd’hui nous orienter vers notre destination : une plus grande participation à nos programmes d’études à l’étranger.

Au plaisir de prendre connaissance de vos réflexions aujourd’hui.

Merci.