Rencontre avec le Groupe de la stratégie nationale de Polytechnics Canada

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Ottawa (Ontario), le mercredi 27 janvier 2016

 

Je suis très heureux d’être avec vous aujourd’hui pour vous parler du rôle important que les écoles polytechniques ont joué et continueront de jouer dans la croissance de notre pays.

Permettez-moi d’abord de vous dire combien je me réjouis de vous voir tous rassemblés ici aujourd’hui. Chacun et chacune d’entre vous représentent une école, une industrie ou un employeur différent. Vous avez tous en commun la certitude que nous sommes à un moment charnière dans l’histoire du Canada et que nous avons tous un rôle à jouer afin que notre pays reste novateur, concurrentiel et prospère.

Je suis vraiment impressionné lorsque je regarde l’ensemble des réalisations des diplômés des écoles polytechniques. Nous avons toutes les raisons de nous réjouir de leurs succès!

Par exemple, Chris Williams, un diplômé de Sheridan, a reçu un Oscar l’année dernière pour le film d’animation Big Hero 6.

Et les étudiants du Northern Alberta Institute of Technology (NAIT) se sont distingués il y a quelques mois en recevant une médaille d’argent dans le cadre de l’International Genetically Engineered Machine Competition pour leur travail, qui contribue à identifier les protéines plus rapidement.

Ce ne sont là que deux exemples de réalisations qui ont permis à des Canadiens de briller sur la scène internationale grâce à la formation acquise dans des écoles polytechniques. 

Vous voudrez sans doute savoir que nous continuons à travailler avec des partenaires gouvernementaux et universitaires dans le cadre d’une initiative de reconnaissance et d’excellence mondiale.

Le but est d’aider les meilleurs et les plus brillants d’entre nous à rivaliser pour l’obtention de distinctions et de prix internationaux.

Je continuerai aussi de faire ma part au pays, au moyen notamment des nouveaux Prix du Gouverneur général pour l’innovation, qui célèbrent l’excellence en innovation au Canada.

Ces prix rendront hommage aux personnes, équipes ou organismes dont les innovations exceptionnelles et transformatrices ont eu des répercussions positives sur la société et l’humanité.

Ils permettront de reconnaître l’innovation dans tous les secteurs de la société – les secteurs public et privé et le secteur sans but lucratif – à l’échelle du pays, ce qui ne se faisait pas auparavant.

Je m’attends à ce que certains des lauréats aient étudié dans une école polytechnique.

C’est pourquoi je suis enchanté que Polytechnics Canada devienne un partenaire parrain des Prix du Gouverneur général pour l’innovation. La collaboration de Polytechnics Canada et sa participation au processus de mise en candidature favoriseront une culture de l’innovation.

Après tout, notre objectif n’est pas différent du vôtre : créer un climat propice au développement et à l’épanouissement de l’esprit d’innovation. 

En 2015, le Conference Board of Canada a donné la cote « C » à notre pays pour l’innovation et l’a placé au 9e rang parmi 16 pays comparables.

Nous pouvons nous réjouir en pensant que, deux années plus tôt, le Canada avait obtenu un « D » et occupait la 13e place.

Cela dit, ce classement n’est pas à la hauteur de notre capacité et nos attentes.

Parce que nous pouvons faire mieux.

J’ai vu à l’œuvre les esprits les plus novateurs de notre pays et je suis conscient de l’incidence que les écoles polytechniques ont eue sur l’innovation : depuis 2008, des étudiants ont participé à plus de 8 000 projets de recherche appliquée et à la construction de quelque 3 200 prototypes!

Avec ces chiffres et mon expérience en tant que gouverneur général, je sais ce dont nous sommes capables.

La question qui se pose est la suivante : Comment pouvons-nous faire mieux? Peut-être plus précisément : Comment les écoles polytechniques et les rencontres comme celle-ci peuvent-elles contribuer au développement de l’esprit d’innovation?

Il faut d’abord faire comprendre à la société que l’enseignement postsecondaire ne se limite pas aux collèges communautaires et aux universités. Il y a aussi les écoles polytechniques.

Les écoles polytechniques offrent à la fois une formation théorique, habituellement associée aux études universitaires, et une formation pratique, comme celle offerte dans les collèges. Les écoles polytechniques offrent des formations dans les métiers et des programmes qui mettent l’accent sur l’application pratique des connaissances. Elles jouent un rôle de premier plan dans l’innovation puisqu’elles sont souvent sollicitées par des entreprises qui veulent commercialiser des produits ou perfectionner des idées.

Pour ce faire, les écoles polytechniques attirent les étudiants les plus vifs et les plus brillants à qui elles permettent d’acquérir les compétences dont les employeurs ont besoin.

Il y a quelque chose qui pousse les entreprises à établir des partenariats avec les écoles polytechniques : c’est l’énorme potentiel que représentent les dizaines de milliers d’étudiants qui, chaque année, obtiennent leur diplôme.

Nobina Robinson – qui a eu l’amabilité de me présenter avant que je ne prenne la parole – a écrit, dans un article publié l’année dernière : « L’innovation sans le talent, c’est comme la science sans les idées. »

Le talent des jeunes qui fréquentent les écoles polytechniques est impressionnant. Le défi est de mettre en valeur ce talent, de le cultiver et de le canaliser afin que notre pays puisse toujours aller plus loin.

Mais ce qui m’impressionne peut-être le plus dans les écoles polytechniques, c’est l’approche collaborative qu’elles privilégient en matière d’éducation.  

Permettez-moi de vous raconter une histoire tirée de mon expérience personnelle.

À l’époque où j’étais à l’Université McGill, j’ai été appelé à participer à la mise sur pied d’un programme de maîtrise en génie.

L’industrie de l’aérospatiale locale et cinq autres universités régionales participaient également à l’élaboration de ce programme. Il nous fallait trouver une solution à un problème précis : étant donné le nombre insuffisant d’employés canadiens qualifiés, les entreprises étaient contraintes de recruter des candidats talentueux à l’étranger. Or, après avoir acquis une expérience de travail précieuse au Québec, bon nombre de ces employés étrangers retournaient dans leur pays ou ailleurs, de sorte que le secteur de l’aérospatiale faisait face à un manque chronique de travailleurs qualifiés.

Il n’y avait qu’une solution possible : former des Canadiens et des Canadiennes qui auraient les compétences voulues pour pouvoir occuper ces postes. Une fois cet objectif établi, nous avons travaillé à sa réalisation en maintenant une communication constante et une étroite coopération.

Ce projet s’est avéré un élément clé de la réussite remarquable de l’industrie québécoise de l’aérospatiale.

Je vous raconte cette histoire parce qu’elle est bien connue. Les écoles polytechniques travaillent elles aussi directement avec des partenaires de l’industrie pour cerner les lacunes et les besoins.

Je vous raconte également cette histoire pour vous montrer que je comprends à la fois les possibilités et les défis inhérents au travail d’équipe. Les résultats, comme vous le savez, valent bien les efforts déployés.

Les écoles polytechniques et leurs partenaires aident notre société à changer de culture pour que notre économie se fonde sur le savoir. Nous avons tous un rôle important à jouer à cet égard, et nous devons jumeler nos efforts pour réussir sur la scène internationale.

Lorsque vous discuterez des stratégies pour l’année prochaine et les années ultérieures, j’espère que vous n’oublierez pas l’importance de renforcer la collaboration entre tous les secteurs. Transcendez les frontières qui vous séparent et amorcez le dialogue. Faites-le entre vous, mais aussi avec d’autres joueurs du monde universitaire ou de l’industrie qui ne sont pas dans cette salle. 

Nous devons favoriser l’éclosion d’un climat plus propice à l’innovation dans notre pays. Pour ce faire, il faut des Canadiens et des Canadiennes qui sont qualifiés, instruits et cultivés.

Nous avons besoin de votre aide pour atteindre cet objectif.

Nous avons besoin des écoles polytechniques pour mettre l’accent sur les métiers et l’innovation dans l’industrie et compléter le spectre de l’éducation postsecondaire. C’est là que réside la vraie force et les avantages réels des écoles polytechniques.

Vous avez tous grandement contribué au succès du Canada sur la scène internationale, mais il reste encore beaucoup à faire.

Ma vision du Canada est celle d’un pays qui se distingue par l’intelligence et la bienveillance de ses citoyens et qui est reconnu pour sa créativité, son innovation et son originalité. Avec votre aide, je sais que cette vision peut devenir réalité.

Je vous souhaite à tous une discussion enrichissante.

Merci.