Discussion de groupe sur le bénévolat et remise du Prix du Gouverneur général pour l’entraide (Thunder Bay)

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Thunder Bay (Ontario), le mardi 29 mars 2016

 

Vous connaissez l’expression « il faut un village pour élever un enfant »?

J’étais cet enfant.

Je suis souvent venu à Thunder Bay, mais j’ai grandi dans un endroit éloigné et exotique dont vous avez peut-être entendu parler : Sault Ste. Marie!

Il n’y a qu’au Canada où deux villes bordant un même lac se trouvent à 700 kilomètres l’une de l’autre!

Une des choses que j’ai apprises en tant que gouverneur général, c’est à quel point notre pays est vaste.

Une autre chose que j’ai apprise, c’est à quel point notre population est bienveillante.

C’est ce dont je veux parler aujourd’hui : de la bienveillance à Thunder Bay, de la bienveillance dans les communautés du Nord et Nord-Ouest de l’Ontario, de votre bienveillance.

En vue de ma visite ici, j’ai reçu la liste de vos organismes bénévoles.

Vous vous préoccupez de la santé, de l’itinérance, de la jeunesse, de la sécurité publique, des arts, du patrimoine, de la diversité et du sport, pour ne donner que ces exemples.

Je suis heureux de vous voir ici réunis. Vous êtes des gens généreux qui se soucient des autres.

Je tiens à vous dire « merci ».

Je vous encourage à continuer ce que vous faites et à aller plus loin encore.

C’est une tâche parfois ingrate et difficile, et peut-être avez-vous l’impression de ne rien accomplir.

Mais c’est une tâche importante.  

Je le sais puisque, comme je l’ai mentionné, j’ai été élevé avec l’aide de mon village.

J’ai grandi dans une maison modeste, comme on en trouve à Thunder Bay.

Certains d’entre vous ont peut-être vécu ou vivent peut-être dans des foyers semblables.

J’ai eu mon premier emploi à 9 ans, comme livreur de journaux.

À 10 ans, je travaillais dans une pharmacie, où je déballais les marchandises.

À 11 ans, j’ai commencé à travailler dans un garage, où j’ai appris à dactylographier et à commander des pièces automobiles.

Ne le dites à personne, mais c’est aussi à cet âge-là que j’ai appris à conduire — autour du stationnement, bien entendu!

À la même époque, je participais à des activités parascolaires, en particulier le hockey, le baseball et le football.

Et, évidemment, j’allais à l’école!

J’avais de la chance. Les gens autour de moi étaient généreux. Je travaillais fort, mais les gens étaient heureux d’aider un jeune garçon qui essayait de faire son bout de chemin. Ils me donnaient des horaires de travail flexibles pour que je puisse concilier mes études, mon travail et mes loisirs.

Il y a aussi certains gestes de bonté que je n’oublierai jamais.

Permettez-moi de vous raconter une anecdote.

Comme vous le savez peut-être, j’adorais le hockey. Un jour, quand j’étais jeune et que j’habitais à Sault Ste. Marie, un recruteur des Maple Leafs de Toronto est venir voir jouer mon équipe.

À l’époque, je n’avais jamais possédé d’équipement de hockey neuf. Mais, quand la rumeur a couru qu’un recruteur des Maple Leafs de Toronto était en ville, le propriétaire d’un magasin local d’articles de sport est venu me voir et m’a dit : « J’ai quelque chose pour toi. »

Il n’était pas très riche; en fait, il avait peu de moyens.

Devinez ce qu’il m’a offert?

Des patins neufs!

Et j’ai marqué trois buts ce soir-là.

Un tour du chapeau, avec des patins neufs, devant un recruteur des Maple Leafs de Toronto.

Pouvez-vous imaginer comment je me sentais, moi, un jeune du Nord de l’Ontario?!

Je me sentais vraiment bien!

Et, bien que je n’aie jamais joué dans la LNH, je ne saurais vous dire combien de fois j’ai repensé à ce geste de générosité par la suite.

Voici ce que je crois :

Même si les nouveaux patins m’ont aidé, c’est la confiance en mes capacités que cet homme m’a témoignée qui m’a inspiré sur la glace ce soir-là.

J’avais, en quelque sorte, l’avantage de la patinoire.

Vous tous donnez l’avantage de la glace aux gens dans vos communautés.

Vous le faites avec chaque heure de bénévolat que vous consacrez à un refuge pour sans-abri ou un centre de soins palliatifs.

Chaque fois que vous donnez de la nourriture à un voisin ou de l’argent à une bonne cause.

Chaque fois que vous encadrez un jeune ou que vous enseignez à un réfugié les rudiments de sa nouvelle langue.

Vous accomplissez un travail incroyable et important, un travail qui fait du Canada un endroit si spécial.

C’est donc en reconnaissance de vos efforts extraordinaires que nous vous remettons aujourd’hui le Prix du Gouverneur général pour l’entraide.

Mais, d’abord, j’aimerais entendre ce que vous aurez à dire durant la discussion qui suivra.

Car si j’ai appris quelque chose dans le cadre de mes fonctions, c’est que dans un pays aussi vaste que le Canada — et vous le savez fort bien ici, dans le Nord-Ouest de l’Ontario — c’est qu’il n’existe pas de solutions universelles.

Je veux savoir quels sont les défis que vous rencontrez et ce que nous pouvons faire pour les surmonter.

Discutons franchement et ouvertement, comme le font les amis.

Merci d’avoir accepté d’être ici aujourd’hui.

Et merci de vous soucier des autres comme vous le faites.