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Ottawa (Ontario), le samedi 4 juin 2016
Merci, et félicitations à la Tribune de la presse parlementaire qui, à 150 ans, n’a rien perdu de sa vivacité!
Je suis ravi de participer à cette grande tradition. Depuis les débuts, les gouverneurs généraux assistent à ce dîner, même si c’était un tour de force à l’époque.
Pourquoi?
Comme vous le savez, Rideau Hall se trouve dans le quartier New Edinburgh, et les routes de la capitale étaient plutôt mauvaises au 19e siècle!
Elles étaient si mauvaises, en fait, que mes prédécesseurs prenaient souvent une barge pour se rendre au Parlement!
Ils sortaient du domaine de Rideau Hall, traversaient la promenade Sussex et descendaient la pente jusqu’à la baie du gouverneur. Ils remontaient ensuite la rivière des Outaouais, puis ils gravissaient la longue série de marches de la colline du Parlement.
C’était tout un périple!
C’était quasiment aussi difficile que d’affronter la circulation et la construction comme on le fait aujourd’hui!
Je suis heureux d’être ici pour cette grande occasion. Je tiens à offrir mes remerciements, sincères, à la tribune de la presse parlementaire à l’occasion de son 150e anniversaire.
La raison est simple :
Je crois que nous ne parlons pas assez du rôle essentiel d’une presse libre dans l’édification d’une société démocratique libre et juste.
Ce n’est pas une coïncidence si nous nous apprêtons à célébrer le 150e anniversaire de la Confédération alors que la Tribune de la presse parlementaire célèbre le sien.
Le Canada tel qu’il est aujourd’hui n’existerait pas sans une presse libre, qui pose les questions difficiles et relate les histoires importantes.
Comme l’a dit Joseph Howe en 1835, dans son vibrant témoignage pour la liberté de presse, une première dans l’empire britannique et qui allait être suivie de la mise en place d’un gouvernement responsable en Nouvelle-Écosse :
[traduction] « Les seules questions que je me pose, c’est de savoir si c’est bien, si c’est juste et si c’est pour le bien public. »
Ces questions guident la profession encore aujourd’hui. Chaque année, à Rideau Hall, nous remettons les Prix Michener pour reconnaître l’excellence en journalisme d’intérêt public.
Ces prix ont été créés il y a 46 ans par mon prédécesseur Roland Michener, en mémoire de sa fille Wendy, qui était journaliste. J’aimerais vous lire un passage d’une lettre que j’ai écrite à feu Roland Michener et qui figure dans un recueil de lettres intitulé « The Idea of Canada ».
[traduction] « Cher Roland. On accuse souvent les journalistes d’êtres durs et cyniques. Cependant, les meilleurs journalistes sont les moins cyniques parmi nous. Ils croient qu’il y a le bien et le mal. Ils croient que les gens sont capables des pires choses, mais des meilleures également. Ils croient en notre pays et en notre capacité à créer une société juste et équitable. C’est pourquoi ils font leur métier. Parce qu’ils croient et qu’ils ont espoir. »
Je termine ma lettre comme ceci :
« Les meilleurs journalistes sont comme des jardiniers : ils nous aident à éliminer les mauvaises herbes pour permettre aux nouvelles plantes de grandir. Une chose est sûre, ils savent creuser! Malgré les nombreux changements survenus récemment dans l’industrie des nouvelles, les principes de base du bon journalisme n’ont pas changé. Et ils ne changeront pas. L’éthique professionnelle et l’intégrité des journalistes seront toujours à la mode. »
Après 150 ans de couverture journalistique sur la colline du Parlement, la tribune nous rappelle ce soir que bien des choses ont changé, mais que certaines demeurent les mêmes, comme il se doit.
Je propose un toast à l’excellence journalistique et les membres de la tribune de la presse d’hier, d’aujourd’hui et de demain.