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Ottawa (Ontario), le lundi 2 novembre 2015
C’est un plaisir et un honneur pour moi d’être ici aujourd’hui.
Nous avons la chance d’avoir un aîné de la Nation algonquine pour ouvrir cette importante conférence.
Nous sommes ici pour parler de la santé mentale chez les jeunes adultes.
C’est un sujet tellement important. Ces jeunes sont à un point tournant dans leur vie. Et ils font face à des défis uniques.
Comme vous tous, ils sont notre avenir.
Nous devons surveiller la santé mentale de ce segment vulnérable de la population, car plus de 70 % des Canadiens ayant des problèmes de santé mentale les développent avant d’avoir 18 ans.
Selon la Fondation de psychologie du Canada, une personne sur quatre débute sa vie adulte avec des problèmes affectifs, comportementaux, scolaires ou sociaux.
Quelle triste statistique pour notre pays!
Cela dit, vous êtes ici pour parvenir à un consensus et trouver des solutions, et non pour insister sur les problèmes. Il y a beaucoup d’histoires inspirantes de jeunes adultes canadiens qui ont vaincu l’adversité.
C’est un privilège de pouvoir parler de maladie mentale et de questions connexes durant mes voyages au Canada, et de découvrir les mesures prises pour aider.
J’ai trois histoires de succès à vous raconter.
La Unity Charity a une histoire inspirante. Fondée par un jeune Canadien remarquable dénommé Mike Prosserman, qui a lui-même surmonté des difficultés importantes dans la vie, cette organisation donne aux jeunes les moyens de devenir des modèles et des leaders dans leur milieu.
Par son travail partout au pays, Mike a changé la vie de 100 000 jeunes Canadiens et Canadiennes. La Unity Charity utilise trois formes d’expression créatrice, soit la boîte à rythmes humaine appelée « beat boxing », la création parlée, ainsi que le hip-hop et le break dancing, pour aider les adolescents à surmonter l’isolement causé par l’intimidation, la violence et d’autres problèmes sociaux.
J’ai fait la connaissance de Mike et de son groupe dans une grande salle, au Musée des beaux-arts de l’Ontario. Ce jour-là, les nouveaux modèles et leaders que j’ai rencontrés étaient presque tous des nouveaux Canadiens. Chacun m’a expliqué comment la Unity Charity lui avait permis d’utiliser l’expression créatrice pour vaincre son isolement, acquérir de la résilience et transformer ses difficultés en quelque chose de positif.
Récemment, Mike a obtenu une bourse pour suivre un cours intensif à la Harvard Business School, afin de planifier l’essor continu de la Unity Charity.
Prenons ensuite l’Opération Rentrer au foyer, à Ottawa, dirigée par Elspeth McKay, une diplômée de la Ivey Business School. Son organisation est née à la suite d’une question qu’on lui avait posée : « Est-ce qu’une entreprise qui a des valeurs de partage et d’entraide peut être rentable? » Sa réponse est « oui ».
L’Opération Rentrer au foyer a cinq entreprises d’économie sociale qui visent à faire un profit tout en aidant des jeunes marginalisés à entrer sur le marché du travail et à obtenir les compétences nécessaires pour démarrer leur carrière. L’organisme dirige également une école secondaire pour les jeunes à risque et un centre de services d’urgence.
Environ 90 % des jeunes qui utilisent les services de l’Opération Rentrer au foyer ont des problèmes de santé mentale. Pourtant, près de 75 % finissent leurs études ou trouvent du travail.
Dirigeons-nous dans l’Ouest pour un dernier exemple de pratiques exemplaires pour les jeunes ayant des problèmes de santé mentale. Vancouver est une ville attrayante pour tous, y compris les jeunes adultes, en raison de son climat tempéré à l’année.
Cependant, saviez-vous que, chaque nuit, il y a de 500 et 1000 jeunes à risque ou sans abri dans les rues de Vancouver? Pensez-y : 500 à 1000 jeunes. La Covenant House, située dans le quartier de Granville Street, leur offre des soins en établissement de courte durée par l’entremise de son programme d’intervention en situation de crise, ainsi que des soins de plus longue durée grâce à son programme de logement provisoire. Elle a un refuge de 54 lits, un programme d’intervention directe et un groupe de soutien au logement. Ses intervenants ont suivi une formation professionnelle pour assister les jeunes dans le besoin et les aider à améliorer leur vie.
La Covenant House a été fondée il y a 18 ans, sous forme d’organisation constituée en personne morale. Elle compte sur des dons privés des trois provinces de l’Ouest. Son approche novatrice s’appuie sur des pratiques éprouvées.
À la Covenant House, on n’hésite pas à prolonger une période d’intervention jusqu’à ce qu’un jeune soit sable. Ainsi, des services complets peuvent être offerts pendant une période additionnelle de deux ans, voire plus. Il pourrait s’agir de la norme idéale en matière d’intervention pour les jeunes de 16 à 24 ans.
Voilà trois exemples seulement parmi toutes les initiatives merveilleuses offertes aux jeunes adultes canadiens ou lancées par ceux-ci au pays. Elles ont toutes un point en commun : elles reconnaissent l’importance pour les jeunes adultes et les adultes établis de parler la même langue. Nous devons nous considérer comme des égaux et trouver un terrain d’entente.
C’est pourquoi l’approche fondée sur le consensus de cette conférence est si appropriée.
La santé mentale des jeunes adultes doit faire partie de nos grandes préoccupations. Nous devons travailler ensemble et agir dès maintenant.
Ensemble, soyons les champions d’un Canada où il fait bon grandir et vivre des vies adultes réussies, riches et saines.
Je vous souhaite une conférence animée et productive!
Merci.