Ce contenu est archivé.
Toronto, le mardi 15 décembre 2015
Quel plaisir de me joindre à vous pour l’ouverture de cette importante conférence sur l’apprentissage machine et le marché de l’intelligence artificielle.
J’aimerais commencer par souhaiter la bienvenue à tous ceux d’entre vous qui sont venus à Toronto de l’étranger et des quatre coins du Canada pour participer à cet événement spécial.
Je constate que j’ai devant moi une salle remplie de grands penseurs et de visionnaires! Pour reprendre une expression célèbre du président Kennedy à propos du groupe de lauréats du prix Nobel qu’il recevait : « Il s’agit de la réunion la plus extraordinaire de talents et de savoir qui ne se soit jamais tenue à la Maison-Blanche, sauf peut-être quand Thomas Jefferson y dînait seul. »
Nous avons véritablement besoin d’esprits créatifs et de gens inspirés pour nous faire avancer dans cette ère marquée par la transformation.
Et, comme vous le savez bien, il n’y a pas beaucoup de domaines d’activités où la transformation pourrait avoir des retombées plus grandes que dans celui de l’apprentissage machine et de l’intelligence artificielle.
Mais, comme l’a déjà dit Marshall McLuhan en parlant de l’ère numérique qu’il entrevoyait :
« Pour mettre de l’ordre dans cet univers chaotique, l’homme doit d’abord en trouver le noyau. »
C’est ce que vous êtes venu accomplir ici en ce qui concerne l’apprentissage machine et l’intelligence artificielle.
Vous êtes ici pour trouver de nouvelles possibilités et de nouveaux défis associés à cette nouvelle frontière.
Pour analyser les implications sociales et les possibilités commerciales.
Pour échanger vos perspectives et vos expériences, et pour former des réseaux générateurs de réussites.
Ce domaine est susceptible de transformer notablement nos vies et nos sociétés. L’avènement de l’intelligence artificielle a été comparé à celui d’Internet, mais nous en sommes toujours à l’aube du savoir dans ce secteur. En sommes-nous à une période comme celle des années 1980, où Internet était surtout un outil pour les universitaires et les spécialistes? Où en sommes-nous au début des années 1990, où Internet était sur le point d’envahir l’ensemble de la société et de tout transformer?
Nous ne le savons pas encore. Mais ce que nous pressentons de plus en plus, c’est que l’apprentissage machine et l’intelligence artificielle sont susceptibles d’émerger dans un avenir assez rapproché et que leurs incidences seront importantes.
Donc, quel rôle pouvons-nous jouer? Et comment faire pour optimiser les possibilités de cette nouvelle technologie tout en atténuant les problèmes qui pourraient se poser?
Ce sont des questions qui préoccupent à juste titre tous ceux qui, parmi vous, travaillent dans ce domaine.
Comme bon nombre d’entre vous le savent, les Canadiens ont été à l’avant-garde de formidables avancées dans le domaine de l’apprentissage machine. Certaines percées importantes ont été accomplies par des universités et des centres de recherche canadiens, et certains de nos plus grands cerveaux ont été recrutés par des entreprises de haute technologie américaines pour faire progresser les travaux.
Ce sont des réalisations très stimulantes. Le Canada contribue à montrer la voie, et l’un de nos défis consiste maintenant à trouver de nouvelles applications commerciales pour cette technologie emballante et fort probablement révolutionnaire.
L’un de nos avantages est le fait que les rapports entre les universités et l’industrie sont bien établis dans ce domaine. Tout comme nous avons pu le constater dans le développement des semi-conducteurs dans les années 1960 ou des biotechnologies dans les années 1980, les frontières entre l’industrie et le milieu universitaire se confondent lorsqu’il est question de l’apprentissage machine et de l’intelligence artificielle.
Un exemple frappant, et très local, est bien sûr celui de Geoffrey Hinton, qui partage son emploi du temps entre l’Université de Toronto et Google à Mountain View, en Californie.
Un autre exemple au sud de la frontière serait celui de Yann LeCun, qui mène des recherches sur l’apprentissage machine à la fois à l’Université de New York et pour Facebook.
Ces postes conjoints reflètent la complexité du travail à accomplir, ainsi que la voie à suivre : la collaboration et le partenariat. Et c’est justement pourquoi cette rencontre est si utile et importante.
Comme ce fut le cas pour les révolutions technologiques antérieures, nous devons savoir reconnaître les nouvelles réalités et nous y adapter. Les défis qui nous attendent sont nombreux, mais il en va de même pour les possibilités qui s’offriront à nous. Je vous remercie tous de l’attention particulière que vous porterez à ces deux aspects.
Que cette conférence soit l’occasion d’échanges fructueux et instructifs.
Merci!