Allocution sur l’innovation dans le cadre de l’activité TechX 2016 du CNRC

Ce contenu est archivé.

Ottawa, Ontario, le mardi 22 novembre 2016

 

Quel honneur d’être invité à parler dans le cadre de l’activité TechX du Conseil national de recherches du Canada (CNRC), à l’occasion du 100e anniversaire du Conseil!

Je suis très heureux de me trouver ici, entouré de personnes si talentueuses et dévouées. Vous faites partie des principaux chefs de file de projets et de programmes dans cette grande organisation, et vous êtes ici avec un objectif noble en tête : échanger avec vos collègues et améliorer la qualité de votre travail.

Vous obtenez déjà des résultats remarquables, et je suis impatient d’en apprendre plus sur vos recherches aujourd’hui.

Il s’agit d’un moment important dans l’histoire du CNRC et du Canada.

Nous sommes témoins de jalons importants – le centenaire du CNRC cette année et le cent cinquantième anniversaire du Canada l’an prochain – et c’est le temps de mesurer nos progrès et de renouveler notre dévouement pour les années à venir.

Mais à quoi devrions-nous nous consacrer?

C’est la question à laquelle je tenterai de répondre aujourd’hui.

Je commencerai à ma manière, en vous racontant une histoire.

Cette histoire se passe à Ramallah, en Cisjordanie, à l’École Al-Shurooq pour les enfants aveugles. J’y étais, plus tôt ce mois-ci, en compagnie d’une délégation de Canadiens, lors de notre visite au Moyen-Orient.

Le voyage a été remarquable, tout particulièrement notre visite à l’École Al-Shurooq pour les enfants aveugles. Je ne l’oublierai jamais.

Pourquoi?

Parce que ces enfants me rappellent ma mère, qui était aussi aveugle.

Il n’est jamais facile d’avoir une déficience visuelle. À cette époque, les mesures de soutien étaient moindres et les difficultés, encore plus grandes pour les personnes aveugles.

C’était également le cas des enfants en Cisjordanie, jusqu’à ce que l’École Al-Shurooq s’y installe au milieu des années 1990.

Aujourd’hui, je suis très heureux de vous annoncer qu’il s’agit d’un milieu d’apprentissage très chaleureux et bienveillant.

Environ 40 élèves de la maternelle à la cinquième année fréquentent cette école. Ils reçoivent l’appui d’enseignants talentueux et compatissants.

Je suis ravi de mentionner qu’il y a un lien entre le Canada et l’école – c’est sur ce point que mon histoire vous concerne et montre le travail que vous accomplissez.

En effet, le Canada a fourni des panneaux solaires à l’école.

Le Canada finance un projet solaire novateur qui devrait réduire les coûts en électricité de l’école de 65 % à 75 %. Ce projet permettra de faire des économies de plus de 10 000 $ par année, ce qui, comme vous pouvez l’imaginer, est une somme considérable pour une école primaire de la Cisjordanie.

Au lieu de dépenser cet argent en électricité, l’école pourra prendre les économies faites à l’aide des panneaux solaires pour financer d’autres domaines d’activités, et ce, dans le but d’appuyer les enfants.

C’est un excellent récit sur l’innovation et un exemple concret de la manière dont la recherche et l’innovation peuvent réellement changer le cours des choses dans la vie de personnes.

Laissez-moi vous poser une question : y a-t-il quelqu’un ici qui travaille sur un projet d’énergie durable?

Continuez, votre travail est important!

D’ailleurs, le travail de chacun de vous est important.

Le projet des panneaux solaires de l’École Al-Shurooq est une merveilleuse réponse à la question que j’ai posée plus tôt : « À quoi devrions-nous nous consacrer? »

La réponse, c’est que nous devrions renouveler notre dévouement à l’égard de la recherche et de l’innovation qui aident des personnes et améliorent notre société.

C’est en raison de l’importance de ce type d’innovation que nous avons remis à Rideau Hall pour la première fois, plus tôt cette année, le Prix du Gouverneur général pour l’innovation à six lauréats méritants.

L’un de ces lauréats, une entreprise nommée Kinova dont le siège se trouve à Boisbriand, au Québec, a été mis en candidature par le Conseil national de recherches du Canada. Le prix a été remis au cofondateur de Kinova, Charles Deguire, pour la conception d’un bras robotique éconergétique. Il est léger, silencieux, discret et résistant aux intempéries.

Le bras JACO, comme on l’appelle, offre une plus grande autonomie, du contrôle et un éventail de mouvements pour les personnes ayant des contraintes de mobilité du haut du corps – en gros, il améliore la vie de personnes.

C’est ce genre de travail de recherche et d’innovation que le Canada devrait mener, et c’est pour ce motif que nous avons créé ce nouveau prix.

Comme vous le savez si bien, les chercheurs du CNRC ont été à l’origine de nombreuses découvertes et innovations révolutionnaires au fil de l’histoire.

Le stimulateur cardiaque, le fauteuil roulant électrique, des souches de blé plus résistantes, le bras spatial canadien – et je pourrais poursuivre encore longtemps, mais vous connaissez déjà très bien l’histoire de l’organisation.

Permettez-moi d’ajouter une autre réalisation du CNRC : l’association directe avec au moins 13 lauréats du prix Nobel!

En fait, le printemps prochain, nous lancerons un ouvrage intitulé Ingenious, qui mettra en valeur ces innovations canadiennes et bien d’autres encore. Le but est de parler de l’innovation, d’aider des personnes à voir à quel point nous sommes créatifs et d’inspirer les Canadiens à innover davantage.

Je souligne ces réalisations pour vous rappeler que le Conseil national de recherches du Canada est une organisation qui contribue à l’édification de la nation, car elle a aidé à améliorer concrètement la vie de personnes. Je fais appel à vous tous, car vous devez être fiers de votre rôle dans l’établissement d’un pays plus clairvoyant et bienveillant, tandis que nous entamons la prochaine phase de notre histoire.

Vous êtes des chercheurs, mais vous êtes également des bâtisseurs.

Le CNRC et le Canada commencent tous deux un nouveau chapitre de leur histoire respective. C’est le revers d’un jalon important, tel que votre 100e anniversaire ou le 150e anniversaire du Canada.

Comme Janus, l’ancien dieu des commencements et des fins, qui a inspiré le nom du mois de janvier, nous célébrons notre passé et nous regardons vers l’avenir en même temps.  

Je tiens à souligner brièvement deux voies d’avenir pour le CNRC, d’après les possibilités dont j’ai été informé au Canada et dans le monde.

La première se rapporte à vos activités ici au Canada. Selon moi, il y a un fort intérêt et un important besoin au pays à l’égard de la recherche scientifique et fondamentale de grande qualité ainsi qu’en ce qui a trait aux recherches précises axées sur une mission.

Il ne s’agit pas de choisir une seule forme de recherche, mais bien de les choisir toutes les deux. La recherche fondamentale et la recherche appliquée se renforcent mutuellement lorsqu’elles sont menées de façon équilibrée.

Qu’est-ce qui conviendrait plus que la quête d’un équilibre, au Canada, où nous savons que le compromis est essentiel, tant pour notre prospérité que pour notre survie même?

Les grands dossiers canadiens à régler ne manquent pas, y compris des enjeux propres à l’industrie pour lesquels le CNRC peut jouer un rôle. Cependant, des activités scientifiques de haut calibre doivent sous-tendre ces efforts – c’est une nécessité dans toute société avancée du monde actuel.

Le CNRC a les talents, les capacités et la volonté de progresser dans ces deux voies simultanément. Je souhaite vous encourager dans ces efforts. Faisons de la science fondamentale dans nos laboratoires et assurons-nous que ces laboratoires ont aussi une fenêtre sur le Canada, afin que nous puissions appliquer nos recherches pour aider les millions de Canadiens que nous desservons.

Il existe une autre possibilité sur la scène internationale.

Un certain nombre de chercheurs du CNRC s’attaque déjà à des enjeux scientifiques internationaux, ce qui permet de faire progresser la science à l’échelle mondiale et d’accroître la reconnaissance de la recherche canadienne du même coup.

C’est là une bonne raison de célébrer, et les possibilités qui s’offrent sont immenses, y compris dans les projets internationaux axés sur une mission, auxquels un moins grand nombre de chercheurs du CNRC participent actuellement. Il y a donc là une occasion pour le Canada de se révéler encore davantage un chef de file mondial dans ce secteur d’innovation publique.

Demandez-vous quel rôle le CNRC peut jouer. Je crois qu’il peut avoir un rôle important.

Permettez-moi de conclure en réitérant ma demande de servir notre pays à l’occasion du 150e anniversaire du Canda.

Nous avons la chance de vivre dans ce merveilleux pays. Il n’est pas parfait et vos idées et votre créativité lui sont nécessaires pour qu’il soit toujours plus clairvoyant et bienveillant.

Le Canada a besoin de vous – le monde a besoin de vous. Je vous demande donc de renouveler votre dévouement à l’égard de l’édification d’un pays et d’un monde toujours meilleurs grâce à la recherche et à l’innovation.

Merci.