Déjeuner organisé par la Fondation communautaire Grey Bruce

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Owen Sound (Ontario), le vendredi 20 mai 2016

 

Lorsque je suis devenu gouverneur général, j’ai mis les Canadiens au défi de m’aider à créer une nation plus avertie et bienveillante. J’ai été ébahi par la réponse positive des fondations communautaires, y compris la vôtre, qui a fait un travail admirable au nom des habitants des comtés de Grey et Bruce.

Vous avez épousé la cause avec beaucoup d’enthousiasme!

Vous êtes des donateurs et des champions, des dirigeants communautaires, des partenaires d’œuvres de bienfaisance, des bénévoles et des organisateurs. Chacun de vous fait une différence.

Je suis particulièrement ravi de savoir que votre initiative de cœur et d’avenir est axée sur l’éducation.

C’est un sujet que je connais bien!

J’ai passé plus de 40 ans dans les universités avant de devenir gouverneur général.

Avant ça, j’étais étudiant.

Donc, je n’avais pas encore quitté l’école avant de venir à Rideau Hall!

L’éducation, c’est tellement important pour moi. D’ailleurs, l’apprentissage est l’un des piliers d’une nation plus avertie et bienveillante.

Je suis heureux de savoir que nous voyons la chose d’un même œil.

Quelle ambition que de vouloir faire passer le fonds d’éducation à près de deux millions de dollars d’ici 2017 et créer de nouveaux prix et bourses pour les élèves de Grey Bruce.

Voilà le type d’investissement qui fait une différence pour les jeunes de la communauté.

C’est aussi le genre de mesure axée vers l’avenir qui procurera divers avantages.

Et c’est une façon intelligente de donner.

J’aimerais vous raconter une histoire.

Il y a une vingtaine d’années, mère Teresa est venue à Montréal. L’une de nos voisines, émue par l’œuvre de cette dernière auprès des pauvres de Calcutta, lui a demandé comment elle pouvait aider. Mère Teresa lui a répondu : « Vous n’avez qu’à regarder autour de vous. Vous verrez que, dans votre propre quartier, il y a une famille qui a besoin de vos soins et de votre amour. »

Peu de temps après, j’ai lu une critique à l’endroit de l’œuvre de mère Teresa. Son refuge à Calcutta venait en aide à quelque 200 personnes, dans une ville où des millions vivaient dans la pauvreté la plus épouvantable. Son travail était décrit comme une goutte dans l’océan.

Quelques semaines plus tard, j’ai compris le fondement erroné de cette critique, qui regardait le travail de mère Teresa du point de vue de la physique, plutôt que de la chimie.

Je suis arrivé à cette conclusion d’une manière non orthodoxe. À l’époque, mes enfants avaient entre 2 et 9 ans et critiquaient ma façon de les divertir lors de leurs fêtes d’anniversaire. Elles me disaient : « Pourquoi ne donnes-tu pas un spectacle de magie comme le fait M. MacFarlane plutôt que de raconter des histoires de fantômes auxquelles personne ne croit? »

À l’époque, Andy MacFarlane était le recteur de la faculté de journalisme à l’Université Western et moi, le recteur de la faculté de droit. Étant compétitif de nature, j’avais décidé d’assister à une fête d’anniversaire donnée chez les MacFarlane. Andy était déguisé en magicien et portait une longue cape, avec de grosses manches bouffantes. Il a fait un tour de magie au cours duquel il transformait l’eau en vin. Prenant un verre d’eau, il l’a soulevé dans les airs et a prononcé le mot magique « Abracadabra! ». Pendant qu’il tournait sur lui-même, il a dissimulé le verre sous sa manche et y a ajouté quelques gouttes de teinture rouge, sans que personne ne s’en aperçoive. L’eau a pris une belle teinte rose.

C’est à ce moment que j’ai compris la façon dont mère Teresa changeait la culture de Calcutta, et même celle du monde. C’est la transformation de l’eau, et non ce qui y avait été ajouté, qui améliorait la vie de tant de familles.

Partout au Canada, les fondations communautaires prennent part à un travail de transformation semblable et au meilleur exercice de construction de la nation qui soit, un où les gens passent en premier.

Dans le rapport Signes vitaux présenté en 2015 par les Fondations communautaires du Canada, les résidants de Grey Bruce indiquaient que les trois choses qu’ils aimaient le plus ici étaient la beauté naturelle, le sentiment d’appartenance à la collectivité et les gens.

D’après ce que j’ai vu, c’est absolument vrai.

Les communautés les plus vivantes, tout comme les pays les plus prospères, sont celles dont les institutions publiques misent sur les talents et les contributions de tous les citoyens, quels que soient leur revenu, leur classe sociale ou toute autre distinction artificielle.

Les Canadiens ont prospéré, parce que nos institutions encouragent le grand public à participer à des activités qui leur permettent de faire leurs propres choix et de mettre à profit leurs talents et leurs compétences.

Cette inclusivité déterminante n’est pas le fruit du hasard. Il a fallu – et il faut encore – une vision claire, de la détermination et du travail assidu.

La Fondation communautaire Grey Bruce a réussi à inspirer les gens et à les aider à développer pleinement leur potentiel. Je vous en félicite et vous en remercie.

Et je vous encourage à aller plus loin encore dans vos efforts pour rejoindre les autres et développer votre communauté.

J’espère que les festivités d’aujourd’hui ouvriront la voie à des choses encore plus grandes.

Une fois de plus, je vous remercie de tout ce que vous faites.