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Winnipeg (Manitoba), le vendredi 19 septembre 2014
C’est un honneur pour moi d’assister à l’ouverture du Musée canadien pour les droits de la personne. Avant d’aller plus loin, je tiens toutefois à vous transmettre un message bien spécial de Sa Majesté la Reine, qui était ici il y a quatre ans, au début des travaux de construction.
« À l’occasion de l’ouverture officielle du Musée canadien pour les droits de la personne, le prince Philip se joint à moi pour vous souhaiter nos meilleurs vœux.
Puisse la pierre angulaire tirée des prés de Runnymede, et présentée au Musée lors de notre visite au Manitoba en 2010, continuer de symboliser l’importance des droits de la personne dans notre société. » Sa Majesté la reine Elizabeth II
C’était à Runnymede, en l’an 1215, qu’a été signée la Magna Carta, ou Grande Charte – l’un des documents les plus lourds de sens et les plus fondamentaux de tous les temps. Cette charte, qui marquait un pas important vers les régimes modernes de lois, de gouvernance et, surtout, de droits de la personne, énonce un bon nombre des valeurs qui nous sont les plus chères.
Je suis ravi que la Magna Carta, déjà associée à Runnymede et à la Couronne, soit également associée à tout jamais à ce musée.
Les Canadiennes et Canadiens ont le privilège de vivre dans un pays remarquablement tolérant et pacifique. C’est que des gens y sont venus du monde entier pour améliorer leur sort et celui de leurs familles.
Au Canada, nous respectons les traditions des uns et des autres et les différentes confessions religieuses. Nous nous efforçons de nous comprendre et travaillons main dans la main.
Notre foi en l’universalité des droits de la personne transparaît dans nos collectivités et dans nos lois. Prenons par exemple la Charte canadienne des droits et libertés. Le terme « droit » y figure plus de cinquante fois, tandis que les termes « chacun » ou « tout » – comme dans « tout citoyen », « toute personne » – y sont employés une quinzaine de fois. Tout citoyen canadien a des droits fondamentaux et, comme nation, nous les avons garantis par la loi et les faisons valoir au monde entier.
De fait, sur la scène internationale, les Canadiens ont la réputation de défenseurs et promoteurs des droits de la personne. Nous osons affirmer au monde qu’il nous est possible d’ériger une société multiculturelle au sein de laquelle tous sont égaux – les hommes, les femmes et les enfants.
Je suis fier de vivre dans un pays qui encourage l’égalité, et c’est ce qui fait, du moins en partie, que le Canada est si exceptionnel.
Malheureusement, nous n’avons pas toujours atteint cet idéal, et nous devons faire face à la réalité avec courage et détermination.
Car à l’opposé des multiples exemples de tolérance se trouvent l’étroitesse d’esprit, l’isolement et la marginalisation, parmi les maux de toutes sortes qui nous affligent bien trop souvent encore.
À une époque où l’ignorance, la haine et l’oppression sont encore trop répandues dans notre monde, le musée revêt une grande importance.
Le Musée canadien pour les droits de la personne fait état de la lutte menée par le Canada pour la défense des droits de la personne. Il relate notre histoire, l’histoire de gens d’origines différentes unis pour édifier une nation. Il relate aussi l’histoire des peuples autochtones et ce qu’ils nous ont appris de leurs conceptions des droits et des responsabilités fondées sur l’interconnectivité universelle, conceptions transmises de génération en génération.
Mais chacune des expositions du musée nous rappelle aussi que nous ne pouvons jamais baisser les bras, car la crainte et l’ignorance qui donnent lieu aux violations des droits de la personne ne sont pas faciles à vaincre.
Nous devons éviter la complaisance.
En effet, il est en notre pouvoir et de notre devoir de défendre les droits de la personne chaque fois que l’occasion se présente. Nous devons être disposés à engager le dialogue, à apprendre et à plaider pour ce qui est juste et bon. Ce sera le rôle de ce musée dans notre société : il nous aidera à mener sans relâche notre combat en faveur des droits de la personne.
J’ai déjà eu la chance de voir certaines des expositions, et je dois dire qu’elles sont à la fois impressionnantes et inspirantes. J’invite donc tous les Canadiens à visiter le musée; à se sentir fiers de vivre dans notre pays; à redécouvrir les droits fondamentaux qu’il faut protéger; à se renseigner sur ce qui doit encore être fait pour que les droits de la personne soient mieux respectés dans nos collectivités, dans notre pays et ailleurs dans le monde.
Je tiens enfin à offrir mes félicitations les plus cordiales à ceux et celles qui ont contribué à faire de ce musée une réalité. Voilà sans conteste un beau fleuron qui s’ajoute au patrimoine du Canada.
Je vous remercie.