Réunion scientifique annuelle du Programme de recherche Canada-Inuit Nunangat-Royaume-Uni dans l’Arctique (CINUK)

Le 6 décembre 2024

Sous réserve de modifications

Je suis très heureuse de participer à cette dernière réunion annuelle du programme CINUK, ici, sur le territoire traditionnel et non cédé de la nation algonquine Anishinaabeg.

J’ai grandi dans une petite communauté du Nunavik, dans le nord du Canada.

La notion de changements climatiques n’existait pas chez nous. Les saisons étaient bien marquées, les températures constantes, presqu’au jour près, année après année.

Mon père était propriétaire d’un pavillon de pêche sur la rivière George, l’une des rivières à saumon de l’Atlantique les plus réputées du Canada. Chaque année, ma famille y vivait de la terre pendant plusieurs mois, en harmonie avec la nature.

Cependant, bien plus tard, les membres des communautés inuites ont été parmi les premiers sur la planète à constater des changements dans leur environnement.

L’amincissement de la glace de mer. Des phénomènes météorologiques imprévisibles et des changements dans le comportement des animaux sauvages. La pollution croissante des océans. Le dégel du pergélisol, qui entraîne la décrépitude de maisons, d’infirmeries et de routes.

Les effets du développement industriel et des changements climatiques sont énormes dans le Nord.

Au cours de ma carrière, j’ai rencontré de nombreux Inuits de différentes régions de l’Arctique.

J’ai souvent lu le désespoir dans les yeux de ceux qui ne pouvaient plus se déplacer en toute sécurité pour chasser et pêcher, et qui ne savaient plus comment nourrir leur famille.

Pendant trop longtemps, les voix des Inuits et des autres peuples autochtones ont été ignorées par les milieux scientifiques et les gouvernements – les entités mêmes qui prennent les décisions ayant un impact direct sur leur environnement.

Je remercie les scientifiques, les chercheurs, les décideurs politiques et les militants, comme vous tous, qui ont reconnu l’importance des connaissances environnementales des Inuits au fil des ans.

La région arctique se réchauffe plus vite que la plupart des régions du monde.

Pour comprendre pleinement la crise climatique et mettre en place des solutions durables pour les générations futures, il est essentiel que les connaissances inuites viennent renforcer la science occidentale.

Il est aussi essentiel de mobiliser les jeunes Inuits. Ce sont ces jeunes qui seront les plus touchés par les changements climatiques.

Le CINUK a apporté une contribution majeure à cet égard.

Des projets de recherche menés par les communautés inuites, pour répondre aux préoccupations des Inuits, dans l’Inuit Nunangat.

Voilà la meilleure façon de renforcer la résilience des communautés.

Vous avez aidé les gens à s’adapter aux changements climatiques, que ce soit en instaurant des systèmes alimentaires durables ou en proposant des solutions pour développer les énergies renouvelables.

Vous avez créé des partenariats fructueux. Vous avez instauré la confiance entre les cultures, chacune apportant ses connaissances précieuses.

Merci à vous tous pour votre travail très important.

Votre travail me permet d’espérer que dans l’avenir, les gens pourront encore mener une vie saine et épanouissante dans un environnement arctique durable.

Comme je le faisais avec ma famille – et comme mes frères et sœurs le font encore aujourd’hui –, en pêchant le saumon sur la rivière George.

Merci. Thank you. Nakurmiik.