Message de Son Excellence la très honorable Michaëlle Jean, gouverneure générale du Canada, à l'occasion de la Journée internationale de la femme

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Le 5 mars 2009

OTTAWA — Nous nous faisons un point d’honneur au Canada de croire à l’égalité des sexes. De croire au partage des responsabilités et des devoirs entre les femmes et les hommes. De croire à l’entière émancipation des filles et des femmes, de sorte qu’elles  puissent œuvrer et offrir le meilleur d’elles-mêmes, dans toutes les sphères de la société y compris aux postes de commande.

Beaucoup de chemin a été parcouru. Il y a 80 ans, nous n’étions même pas considérées, nous, les femmes, comme des personnes dans notre pays. Ce n’est qu’au début du siècle dernier que nous avons obtenu le droit de vote. En 1916, la province du Manitoba a été la première du Canada à accorder le droit de vote aux femmes. Au Québec il faudra attendre 1940. Et les femmes autochtones, quant à elles, ne l’ont obtenu qu’en 1960.  Depuis, beaucoup a été accompli, mais il reste encore beaucoup à faire.

En partenariat avec Condition Féminine Canada et l’organisme À Voix Égales nous avons eu le bonheur, cette semaine, à Rideau Hall, de tenir un forum avec plus d’une centaine de jeunes, filles et garçons, jumelés à des femmes d’expérience dans plusieurs domaines y compris des parlementaires, pour une discussion riche et animée au sujet de la sous-représentation des femmes sur la scène politique. À cet égard, le Canada est actuellement au 46e rang dans le monde, loin derrière des pays comme la Norvège, la Suède, l’Afghanistan, le Rwanda et l’Argentine.

À l’occasion de la Journée internationale de la femme, à l’invitation de la présidente du Liberia, Son Excellence madame Ellen Johnson-Sirleaf, première femme à être élue chef d’État sur le continent africain, j’ai le privilège de prendre la parole à Monrovia au colloque international sur le renforcement des capacités des femmes, le développement du leadership, la paix et la sécurité internationales. Cette formidable initiative de la présidente libérienne avec le concours des plus solidaires de celle de la Finlande, Son Excellence madame Tarja Halonen, réunit de nombreux autres chefs d’État ou de gouvernement, ministres, parlementaires, ainsi que de nombreuses femmes d’action issues de la société civile, toutes générations confondues. L’occasion m’est donnée de faire part des perspectives canadiennes. Je ne cesse, en parcourant le pays, de m’entretenir avec beaucoup de femmes, de prendre note des préoccupations, des défis, des difficultés et des réalisations. Le mouvement des femmes au Canada ne baisse pas la garde et il a réussi à faire en sorte que de nombreux hommes, de nombreuses institutions soient aujourd’hui, plus que jamais, de la partie.

J’estime que même si le Canada a beaucoup fait en matière de reconnaissance des droits des femmes et ne cesse d’apporter sa voix au chapitre, notamment au sein des Nations Unies et matière de coopération, il importe d’apprendre des expériences et des pratiques menées ailleurs dans d’autres pays, d’autres cultures, par d’autres femmes partout sur la planète portées par un même sentiment d’urgence et de vigilance. Par ces temps de crise économique, ce sont les femmes et les enfants qui sont les plus touchés. Partout où la violence et la terreur l’emportent, les femmes en portent les stigmates.

Et, dans l’esprit du thème de la Journée internationale de la femme de 2009 au Canada, je dirais que c’est par la force de notre leadership, par celle de nos efforts réunis que nous, les femmes, participons de la force du monde. Bien entendu, en toute égalité.

Michaëlle Jean

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