Consolider nos passerelles transatlantiques, tel était le but des visites d’État que nous venons d’effectuer mon mari Jean-Daniel Lafond et moi, accompagnés d’une délégation canadienne des plus dynamiques et représentatives, dans trois pays d’Europe centrale, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque. La Slovénie était un quatrième pays au programme, malheureusement nous n’y avons fait qu’un arrêt. J’y ai écourté ma visite en raison de la situation politique au Canada.

Ces passerelles vers l’Europe reposent sur des piliers essentiels. D’abord nos liens historiques avec ces pays dont de nombreux ressortissants, fuyant les famines du 19e siècle puis les répressions sous le régime soviétique dans les années 1950 et 1960, ont trouvé chez nous une terre d’accueil et d’asile où plonger leurs racines. Nos coopérations au sein d’organisations internationales et de missions multilatérales sont fructueuses, tout comme nos relations bilatérales dans de nombreux secteurs. Récemment nos gouvernements ont conclu des accords de mobilité et le Canada a levé l’obligation de visas pour les citoyens hongrois, tchèques et slovaques, ce qui multiplie les opportunités et permet une plus grande circulation des personnes, des biens, des expériences, des expertises, des connaissances et des idées.

Le programme de ces visites prévoyait des rencontres, des discussions dans un cadre protocolaire et officiel avec les chefs d’État et de gouvernement, les présidents des assemblées parlementaires, différents représentants politiques, les maires et gouverneurs, les autorités militaires, les membres du corps diplomatique. À cela nous avons ajouté de nombreuses occasions de dialogue avec la société civile, avec les jeunes, les leaders communautaires et religieux, les représentants du milieu associatif, du milieu culturel, du secteur académique, du secteur des affaires. Nous avons transporté en Hongrie et en République tchèque nos Point des arts et nos Dialogues jeunesse. L’occasion, chaque fois, d’élargir notre compréhension des réalités, des défis au cœur de cette région de l’Europe et de les mettre en perspective et en parallèle avec ce qui se vit et ce qui se fait chez nous. La contribution des délégués a servi à créer de nouveaux liens, de nouveaux réseaux et à jeter les bases de futures collaborations. Il faut miser sur cette diplomatie à visage humain et sur la force de la diplomatie culturelle.

Les questions les plus souvent soulevées lors des discussions avec le public portaient sur l’intégration des minorités et le renforcement des liens sociaux dans la diversité. Le point de vue canadien leur importe, notre expérience, nos façons de faire, nos structures, nos ressources, nos lois, les initiatives citoyennes également. Voilà une région de l’Europe profondément marquée par l’Histoire, des régimes totalitaires, des guerres dévastatrices, des déplacements de populations et des frontières redéfinies plus d’une fois. Tous ces pays font aujourd’hui partie du concert des nations rassemblées dans la paix et la stabilité au sein de l’Union européenne. Ces sociétés modernes, dynamiques et volontaires ont réussi à redresser leur économie, à s’imposer sur les marchés mondiaux, à restructurer leurs institutions, à rétablir l’état de droit et la démocratie. Elles bâtissent leur avenir sur la nécessité de tirer des leçons d’un passé à la fois riche et chargé. 

Les blogues des délégués et des citoyens rencontrés lors de ces visites vous permettent de suivre le parcours et de mesurer la teneur des préoccupations, des échanges et des découvertes.

Mon souhait est qu’ils vous inspirent, comme autant d’invitations à explorer les nombreuses possibilités, à renforcer et enrichir nos liens avec ces peuples de l’Europe.